Rencontre FSU-CGT en Occitanie

À Toulouse, les syndicats FSUet CGT de la régionse sont retrouvés pour débattre, en présence de Benoît Teste et Thomas Vacheron (membre du bureau confédéral de la CGT).

La FSU 31 et la CGT 31 ont invité à Toulouse les unions départementales (UD) CGT et sections départementales (SD) FSU de la région Occitanie pour faire un état des lieux du travail FSU/CGT dans nos départements. Huit sur treize étaient représentées, soit par une doublette FSU/CGT (31, 32, 46, 65, 66), soit par une délégation FSU seule (12, 81, 82).

Premier constat partagé, le travail commun se fait plutôt naturellement, souvent en s’accordant en amont des échéances interpro et unitaires. Dans certains cas, c’est le triptyque avec Solidaires qui fonctionne, mais on constate une proximité revendicative et stratégique assez systématique avec la CGT.

Le travail commun varie d’un département à l’autre : il peut se limiter pour l’essentiel à de l’action commune ou aller jusqu’à la mise en place de rencontres de bureaux régulières, de stages, des cortèges, de réunions publiques, voire de clubs de sport communs. Les situations sont aussi variables d’un point de vue territorial : là où les départements sont vastes et/ou polycentriques et les unions locales de la CGT fonctionnent, il manque côté FSU un échelon correspondant.

Malgré un regard positif porté sur le processus de rapprochement dont la transparence est unanimement saluée, des inquiétudes s’expriment de part et d’autre, nuancées par la volonté d’aller de l’avant, de continuer le travail entamé et de l’approfondir. En effet, une forme de « partenariat » existe de fait. Il faut maintenant un saut qualitatif pour répondre aux exigences de la période. Il s’agit de réussir l’unification du salariat, réimplanter le syndicalisme en montrant son utilité, défendre notre camp social face au néolibéralisme et à l’extrême droite aux portes du pouvoir. La question organisationnelle cristallise les interrogations voire les inquiétudes : quel type de structure commune, à quelle échéance, avec quelles étapes ? Tout le monde est attaché à sa culture organisationnelle tout en voyant bien qu’il faudra trouver une façon de fonctionner ensemble. S’il est aussi important de prendre le temps afin de ne pas brusquer au risque de perdre du monde en route, la fenêtre de tir n’est pas ouverte pour longtemps ; si on ne concrétise pas rapidement, on n’aura pas de deuxième chance.

Créer du commun

Dans le débat est revenue la nécessité que ce rapprochement soit travaillé dans les secteurs, entre les syndicats et fédérations concernés, par de la cohabitation sur le terrain. C’est ce qui permet de créer du commun quand cela se passe bien, mais c’est aussi là que s’expriment la logique de concurrence, voire les frictions. La question des élections professionnelles, avec ce que cela suppose de moyens syndicaux mis en commun et de fonctionnement collectif, est perçue comme un passage obligé. Ce ne sont pas les bases revendicatives qui posent problème, mais les pratiques, les histoires, parfois les personnes. La dynamique interpro peut aider à prendre du recul par rapport à ces difficultés en remettant au centre les enjeux globaux.

La rencontre s’est conclue par un échange sur le syndicalisme que l’on veut, avec, là encore, une vraie convergence : « de masse et de classe » comme dit la CGT, « de transformation sociale à vocation majoritaire » comme peut le formuler la FSU. En tout cas un syndicalisme qui a l’ambition de regagner l’hégémonie dans le salariat. Une dynamique dont on attend qu’elle change le rapport de force entre les classes et soit capable de prendre en charge toutes les dimensions de cette conflictualité : oppression des femmes, écologie, accueil des migrant.es etc.

À noter enfin la qualité des rapports humains entre les militant.es des organisations au niveau des UD/SD : le cadre de confiance est là, allant parfois vers une vraie complicité. C’est précieux et cela dit quelque chose des possibles qui nous sont offerts.

En conclusion, une journée intéressante et positive. Ce type de rencontres régionales en présence des représentant·es nationaux·les semble un bon format pour infuser le processus dans les territoires.

Alexandra Nougarède et Marie Cécile Perillat (Co-SG de la FSU 31)