Pour répondre à la violence dont ont été victimes plusieurs jeunes au mois d’avril, Gabriel Attal a annoncé un train de mesures dans la lignée de sa politique autoritaire.
Concernant l’éducation nationale, il propose d’enfermer en internat les jeunes qui seraient sur « la mauvaise pente » du fait de leurs « mauvaises fréquentations ». Il décide également de les stigmatiser et de les pénaliser dans le déroulement de leurs études : « je suis favorable à ce que les jeunes qui perturbent le plus gravement les cours se voient sanctionné·es sur leur brevet, leur CAP ou leur bac et qu’une mention puisse être indiquée dans Parcoursup ». Concernant l’élémentaire, après la facilitation de l’exclusion d’un élève depuis la rentrée dernière, il envisage de mettre en place des conseils de discipline. Toutes ces mesures sont rejetées par l’ensemble des syndicats de l’éducation qui ont claqué la porte de la concertation le 15 mai.
Au plan pénal, Attal attaque l’ordonnance de 1945 sur la justice des mineur·es en remettant en cause l’excuse de minorité, selon laquelle les mineur·es sont moins lourdement sanctioné·es que les majeur·es, et en envisageant la possibilité d’une comparution immédiate dès 16 ans. Comme le dit le SNPES-PJJ-FSU : « l’atténuation de minorité repose sur le fait qu’on ne peut pas considé́rer qu’un·e adolescent·e, dont la personnalité est en construction, ait la même capacité́ de discernement qu’un·e adulte. Par ailleurs, un passage à l’acte délictuel doit être considéré́ comme le symptôme d’une problématique sociale ou familiale plus profonde : un·e jeune en situation de délinquance est avant tout un.e jeune en danger ! »
Si elle était adoptée, cette révision de la loi serait en totale contradiction avec la Convention internationale des droits de l’enfant dont la France est signataire.
Les parents sont aussi visé·es : une amende pourrait être infligée à celleux qui ne se rendent pas à une convocation d’un·e juge des enfants et « les parents défaillant·es » pourraient être condamné·es à des travaux d’intérêt général.
Dans le monde d’Attal, il n’y a pas à chercher bien loin les causes de la violence. La faute en revient aux parents qui sont « démissionnaires » et ne savent pas faire preuve de suffisamment d’autorité et aux enfants elleux-mêmes toujours prompt·es à « sombrer dans la délinquance ».
Encore une fois, la répression est l’arme du gouvernement contre les jeunes des classes populaires. Ces annonces sont dans l’exacte continuité du tri social opéré par le Choc des savoirs.
Derrière le prétexte de la violence, c’est toute la jeunesse qui ne baisse pas la tête qui est ciblée par le Premier ministre et le président de la République, qu’elle se révolte contre les violences policières ou qu’elle occupe les universités pour soutenir la Palestine.
Dominique Angelini