1er mai 2002, NON à Le Pen. Un 1er mai mémorable après le choc du premier tour de l’élection présidentielle. Un consensus (large, sans beaucoup de questionnements) autour du vote de refus de l’extrême-droite.
1er mai 2017, NON à Le Pen. Un 1er mai quasi ordinaire, qui consacre la division syndicale installée et qui mobilise… faiblement. Un débat, tranché, entre les partisans du vote de refus de l’extrême-droite et ceux du refus de choisir « entre l’extrême-droite et l’extrême-finance ».
Partout, la discussion sur l’attitude au deuxième tour a irrigué les échanges.
Ce qui a changé, c’est que l’expérience de 2002 avec le vote Chirac massif qui n’a pas été pris en compte (pouvait-il l’être ?) dans la politique suivie pèse. Ce qui a changé, c’est que, élection après élection, le chantage à l’extrême-droite a été détourné comme un blanc-seing à poursuivre et accentuer des politiques libérales de plus en plus austéritaires. Le quinquennat qui se termine est emblématique. Et l’homme qui s’apprête à bénéficier d’un vote (à quelle hauteur cette fois ?) anti-Le Pen se prépare à faire plus et pire, en passant par les ordonnances ! La désespérance par rapport aux politiques qui développent la pauvreté, les inégalités est telle que s’affirme le refus d’être placé devant l’alternative entre ces deux « extrêmes ».
Mais ce qui a changé aussi, c’est que l’une des deux candidats pourrait gagner l’élection. Et elle n’est pas moins dangereuse que son père, pour les droits, le social, la démocratie, les valeurs. Il ne s’agit plus d’affirmer des principes mais de prendre en compte un risque : que la politique non seulement libérale d’un point de vue économique, réactionnaire, raciste et liberticide du Front National puisse s’appliquer.
Au-delà de « Pas une voix au Front National », il sera difficile de trouver un consensus de positionnement sur le vote du dimanche 7 mai. Tout ou presque a été dit, écrit. Ce qui est sûr c’est qu’à la défaite électorale, actée depuis le premier tour, il ne faudrait pas ajouter des divisions dans le camp progressiste. Ce n’est pas que l’enjeu est mince. C’est qu’il faut anticiper le coup d’après. Il aura lieu sur le terrain social et revendicatif. Il faudra rassembler le plus grand nombre, dans l’unité la plus large, pour empêcher la remise en cause des statuts, la poursuite de la purge en fonctionnaires, la remise en cause renforcée du code du travail … Et peut-être protéger nos libertés fondamentales… comme le droit de grève !