- Intervention de l’École Émancipée au CDFN d’octobre 2024, par Nadine Castioni –
A un certain nombre de signes, vous avez compris que je suis retraitée et à l’EE. Et quand vous voyez une retraitée à la tribune, vous connaissez d’avance le sujet dont je vais parler. Bravo, c’est bien la protection sociale. Mais ne soupirez pas !
S’il est un sujet qui nous concerne toutes et tous, d’avant la naissance au tombeau, c’est bien celui-là.
La Sécu conquise de haute lutte par nos parents, grands-parents, néedans un pays ravagé et appauvri par la guerre, a été attaquée de toutes parts dès ses débuts.
Censée assurer à tous les citoyens « des moyens d’existence dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail », elle est intolérable pour le patronat et les gouvernements successifs qui s’attaquent méticuleusement au système de sécurité sociale au travers de son mode de financement et de gestion.
Dans les organisations syndicales, dans la nôtre aussi, les questions de protection sociale sont, certes abordées, des notes sont produites, des articles sont écrits, mais souvent en réaction à un problème spécifique. Dans les équipes départementales, nous l’avons constaté à maintes reprises : il y a besoin d’échanger et de formation concernant la protection sociale, la sécurité sociale, les différentes branches, les mutuelles, les complémentaires etc.
Au congrès de Metz, le mandat du 100% Sécu a été réaffirmé, un beau mandat, mais que nous avons du mal à faire vivre.
La FSU dispose d’un secteur situation des personnels protection sociale, ainsi que d’un groupe actifs- retraités : tous deux ont des difficultés de fonctionnement, dues sans doute au fait que les actions et urgences des syndicats nationaux passent avant les actions fédérales et que les militant·es ne peuvent pas se démultiplier. Il faudrait analyser finement ces difficultés pour en venir à bout. Mais ce n’est pas le cœur de l’urgence
Cependant, il y a urgence. Le PLFSS en cours démontre à nouveau la volonté du gouvernement de faire payer la réduction des dépenses par les patients : remboursement de la consultation en baisse de 10%, baisse du montant des indemnités journalières, fermeture de lits dans les hôpitaux. Le ticket modérateur à 60%, ca veut dire une augmentation des « mutuelles » ou des non soins pour les plus précaires. Cela peut permettre de rendre visible ce que nous portons et défendre le fait qu’il ne s’agit pas de moins de dépense mais d’une privatisation des dépenses de soin et d’une inégalité face aux soins.
C’est pourquoi il est nécessaire, pour la FSU, de lancer une campagne dès que possible pour reconquérir le 100% sécu des soins prescrits. Elle devra intensifier les formations des syndiqué·es en particulier pour les actif·ves (rappel du stage des 6 et 7 novembre) et les démultiplier dans les SD. Elle ne pourra évidemment pas le faire seule, il faut s’adresser aux partenaires syndicaux et associatifs dont les mandats sont proches pour, enfin, obtenir une mobilisation populaire sur ces questions.