Dès le 5 décembre, les enseignant-es de Vitry-sur-Seine (94) se sont très fortement
mobilisé-es, parfois en grève reconductible. Les vacances n’ont pas entamé leur détermination : elles et ils sont toujours là !
Dans le premier degré, dès les premières Réunions d’informations syndicales (RIS) de l’année scolaire, les collègues ont été informé-es des conséquences du projet de retraite à points.
Fin octobre, le suicide de notre collègue, Christine Renon, nous a révolté-es et de nombreuses écoles étaient fermées le jour du rassemblement à Bobigny. Une RIS intersyndicale le 19 novembre devait traiter des conditions de travail. Elle a réuni 80 personnes dont des représentant-es du secondaire. Les topos prévus sont restés au fond du sac car c’est de mobilisation que les collègues étaient venu-es discuter. Les échanges ont porté sur le sens politique de la réforme et sur la grève du 5 décembre qui fut immédiatement votée, la véritable question étant : que faire le 6 décembre ?
Le 5 décembre, la grève est massive (80 %) 21 écoles sur 40 sont fermées. Les 80 collègues réuni-es en AG votent la reconduction au 6, appelée par le SNUIPP/FSU et désignent des « relais » dans chaque école, chargé-es de faire circuler l’information et structurer la grève. Un comité et une caisse de grève sont mis en place. Les collèges, également mobilisés, sont représentés aux AG. L’aspect interprofessionnel est réaffirmé en rejoignant le rassemblement organisé par la CGT des territoriaux.
La reconduction le 6 est un succès, majoritaire sur la ville avec une AG de 70 personnes. La grève est également massive (85 %) au lycée Jean-Macé.
Alors que l’AG tablait sur une suite pour les mardi 10 et jeudi 12, beaucoup de collègues ne veulent pas reprendre la classe le lundi !
Le jeudi 12, la mobilisation faiblit et l’AG décide de mettre les forces sur le 17. Les grévistes font la tournée des écoles pour rencontrer celles et ceux qui ne viennent pas aux AG.
Le 17 est un raz de marée: 87,5 % de grévistes sur la ville. En AG, on discute du tournant des vacances que tout le monde appréhende. Nous mandatons des délégué-es pour diffuser aux écoles une déclaration de grève reconductible couvrant les deux semaines de la rentrée. Nous faisons circuler les initiatives interpro en appelant les collègues à y participer où qu’ils soient.
Dès l’annonce du 9 janvier, nous programmons une AG le jour de la rentrée. Elle réunit encore 70 personnes et des délégués du dépôt RATP de Vitry interviennent pour appeler au rassemblement en soutien aux trois agents convoqués à la suite de blocages.
Même en deçà du 17 décembre, la mobilisation du 12 janvier est importante. Des collègues sont encore en grève reconductible, d’autres ont repris vendredi avant de repartir lundi, beaucoup ont manifesté le samedi. Pour l’heure, le gouvernement fait semblant de reculer sur l’âge pivot sans entamer la détermination. Cependant, il est difficile d’anticiper. Sans extension à d’autres secteurs, la mobilisation risque de s’effilocher malgré la combativité d’une trentaine de collègues qui contribuent à bloquer les dépôts de cars à l’aube, à coller des affiches, à diffuser sur les marchés et à organiser un concert de soutien … ●
Dominique Angelini, Julia Andres, Cyrille Micheletta