Les 108 heures explosent… Depuis plusieurs CN c’est un constat en forme de leitmotiv dont nous devons maintenant nous emparer pour mobiliser la profession et enclencher notre campagne de rentrée. Alors que les professeurs des écoles n’ont jamais eu autant de temps dégagé pour le travail en équipe et les relations avec les partenaires dans et hors l’école le repli sur soi et sur la classe apparait trop souvent comme la seule issue face à des journées et des semaines qui n’en finissent pas. Donc où est le problème parce que, une chose est certaine, il y a problème ? Il est urgent pour construire une réponse syndicale de porter un regard lucide sur les évolutions de ces dernières années et plus précisément sur celles qui concernent le gouvernement dit de gauche et de confronter les réformes en cours à notre propre projet pour l’école.
Que s’est-il passé en termes de réformes et de pratiques pour qu’on en soit arrivé là alors que, même si bon nombre d’entre nous étions sans grandes illusions, le discours sur l’école avait laissé entendre qu’il y aurait des changements. Changements oui changements positifs non. Deux exemples : la difficulté scolaire et la formation continue. Le ministère est d’accord avec nous, ces deux sujets sont prioritaires. Mais les réponses qu’il apporte ne peuvent en aucun cas nous convenir, puisque faute de volonté politique et budgétaire, ce sont les enseignants, par leur disponibilité et en empiétant sur le temps de travail en équipe et sur leur temps personnel, qui doivent les financer. APC et M@gistere sont dans ce sens des supercheries, des pseudo-réponses qui n’ont d’autre but que l’affichage et qui plombent la qualité de vie au travail de nos collègues. C’est ce que nous devons dénoncer en remettant en avant notre propre projet syndical.
Qu’il s’agisse des effectifs, de la formation continue, de dispositifs permettant une autre façon de travailler – comme la déconnexion du temps élève de celui des enseignant pour aller vers les 21+3 puis les 18h+3 ou le plus de maîtres que de classes– mais aussi des salaires à la juste hauteur des responsabilités qui sont les nôtres et des enjeux de l’éducation dans la société, le SNUipp-FSU doit se recentrer sur son projet.
Les conditions de travail des enseignants sont un élément essentiel pour garantir la qualité des apprentissages pour les élèves et assurer leur réussite mais aussi pour permettre une transformation de nos pratiques.
La campagne doit s’appuyer sur la reconquête des 108h où animations pédagogiques et APC ne compensent pas la déshérence de la formation continue et l’éradication des RASED. Suppression des APC et temps dégagé pour la concertation comme en REP+ pourraient être quelques pistes pour que les enseignants reprennent la main sur leurs pratiques et définissent eux-mêmes leurs besoins loin des injonctions de leur hiérarchie. Cette campagne doit être construite avec les sections et partagée par tout le syndicat. Cette campagne de rentrée doit nous permettre de renouer un lien distendu avec la profession.