Les chantiers métier (PE, direction d’école, PEMF, RASED, conseiller pédagogique) n’ont concerné qu’une faible proportion des enseignants du premier degré. Pour la grande majorité d’entre eux, et encore pas tous, la mise en place de l’ISAE, pâle copie de l’ISOE et le passage de 60 d’AP en 36 heures d’APC et 24h de concertation seront les seules mesures. La reconnaissance, la revalorisation, l’amélioration des conditions de travail, c’est pour quand ?
Pour le reste, le gouvernement a bel et bien pris des mesures sectorielles visant avant tout à diviser la profession et à renforcer la politique managériale mise en place par les précédents gouvernements de droite. Derrière ces mesures qui pourraient paraître organisationnelles, ces modifications politiques majeures visent à désolidariser le corps des PE et pourrait créer une hiérarchie intermédiaire, choisie et nommée sur postes à profil, en dehors de tout barème et de toutes règles communes, pour assurer aux côtés des inspecteurs le pilotage d’un système éducatif de plus en plus libéral. Les directeurs et les conseillers pédagogiques se verront attribuer un point supplémentaire pour intégrer la hors classe, renforçant ainsi l’inégalité qui existe déjà, puisqu’ils sont de ceux qui y accèdent le plus majoritairement. Ces remerciements seront source supplémentaire de division puisque pris sur le pot commun des promotions des professeurs des écoles. Allant au-delà de ce qu’aurait osé faire le précédent gouvernement, certains auront même la possibilité d’accéder au GRAF, jusqu’alors réservé à la haute fonction publique.
Mais on ne peut pas tout avoir car ces mesures ne peuvent faire oublier que les conditions de travail des directeurs ne sont guère améliorées et que les protections statutaires des conseillers pédagogiques sont mises à mal.
Pour les Maîtres Formateurs, ce sera un accroissement de la charge de travail, sans décharge supplémentaire et sans garantie sur leur participation effective aux équipes d’ESPE.
En ce qui concerne les RASED, le SNUipp-FSU s’est battu pour que l’entité RASED reste une équipe de proximité et ne devienne les pompiers des circonscriptions pour les cas d’urgence. Malgré l’affichage fort du Ministère concernant la difficulté scolaire et l’Education Prioritaire, le fond des discussions sur les RASED, leur mission de suivi des élèves, leur coût, reste inquiétant pour leur devenir.
Le pire reste à craindre pour la fin des chantiers des PE avec le projet de décret visant l’annualisation des ORS pour les remplaçants, une mesure qui va dégrader leurs conditions d’exercice.