15h40 ce pourrait être un horaire de train…celui de l’égalité qui n’est pas souvent à l’heure et jamais complet. Non, vous le savez, 15h40, c’est l’heure à laquelle les femmes commencent à travailler bénévolement, puisque leurs salaires sont, pour de multiples raisons, en moyenne de 26% inférieurs à ceux des hommes.
Et s’il faut encore descendre dans la rue c’est que malgré les luttes et les lois, la question centrale actuelle est celle de l’application des droits des femmes et des discriminations de genre qui perdurent.
Oui depuis des mois les femmes descendent dans la rue. En Pologne contre l’interdiction de l’IVG, en Argentine avec le mouvement µNiUnaMenos après 7 meurtres de femmes, en Islande pour l’égalité salariale ou aux Etats-Unis où la Women’s March a rassemblé des centaines de milliers d’américaines contre Donald Trump.
Et demain 8 mars, dans 35 pays du monde, du Chili à l’Allemagne, de l’Islande à l’Italie, des associations féministes, des ONG, des syndicats appellent hommes et femmes à être en grève et à manifester lors de cette journée internationale de lutte revendicative des femmes pour leurs droits.
Cette journée est placée sous le signe de l’égalité professionnelle car au sein des entreprises, qu’elles soient de petite ou de grande taille, du public ou du privé, malgré les nombreuses études qui la dénoncent, la situation des femmes ne s’améliore pas niant ainsi la place qu’elles occupent dans l’économie, et notamment dans les commerces et les services.
L’Etat employeur ne fait pas exception. Malgré le protocole d’accord de 2013 relatif à l’égalité entre les hommes et les femmes, si celles-ci représentent 62% des agents de la Fonction publique, plus l’on monte dans la hiérarchie et plus leur présence se fait rare. Le fameux « plafond de verre » n’explique pas tout.
Même chez les professeurs des écoles, les hommes sont privilégiés quant à l’accès aux fonctions les mieux payées, dans leur déroulement de carrière et par conséquent, le montant des retraites.
En ces temps d’élections, rappelons que malgré la loi sur la parité hommes-femmes de 2000, la France ne compte depuis 2012 qu’environ 27% de femmes députés et ne figure qu’au 9e rang des pays européens et au 63e rang mondial, largement derrière l’Islande, la Finlande, la Belgique mais aussi le Sénégal ou la Bolivie.
Demain dans la rue et tous les jours, défendons les 20 exigences pour 2017, comme « de réelles sanctions pour les entreprises et administrations qui discriminent », « la revalorisation des métiers à prédominance féminine » ou encore « un plan de rattrapage immédiat des écarts de rémunération ».
Mais battons-nous aussi tous les jours dans nos écoles pour plus d’égalité car tant que l’on ne se s’attaquera pas aux stéréotypes de genre dès le plus jeune âge, les violences, les inégalités et les discriminations perdureront.