En Europe, les peuples, en raison de l’endettement de leurs pays,
se voient imposer des politiques de rigueur et fondre leurs droits sociaux.
Ils payent des dettes dont une partie sont au départ des dettes privées
et l’autre partie le résultat de cadeaux aux plus riches.
Le gouvernement a annoncé son projet de budget pour 2012. Une fois de plus, au nom de la réduction du déficit et de l’endettement, il a décidé de sabrer dans les dépenses publiques. Les moyens de fonctionnement des ministères sont revus à la baisse et comme dans le secteur privé, l’emploi sert de variable d’ajustement.
Des chiffres et des dettes !
On assiste désormais à une autre crise de liquidité du secteur bancaire et à l’incapacité de l’Union Européenne à répondre à la crise de la dette publique qui frappe les pays de la périphérie Sud, de la Grèce, à l’Irlande en passant par l’Espagne, le Portugal et bientôt l’Italie dont la note vient d’être dégradée. Pour répondre à l’éclatement de la crise des subprimes, les banques centrales, puis les Etats ont volé au secours des banques, transformant ainsi les dettes privées en dettes publiques. La commission Européenne avait alors autorisé les Etats membres à s’engager pour le sauvetage des banques et du secteur automobile jusqu’à 4 589 Md€.
Cela s’est traduit par la création de banques de défaisance pour les produits toxiques, par des apports directs, des prises de participation ou encore des lignes de crédits et des engagements de garanties. Les banques ont alors renoué avec les profits et ont continué les mêmes pratiques de spéculation qui les ont menées dans la même impasse. On prépare déjà les opinions à accepter l’idée de renflouer à nouveau les banques (déclaration de la directrice du FMI, de l’OCDE,…). Les Etats vont donc encore « socialiser » les pertes des banques et du secteur privé et aggraver leurs endettements alors qu’ils justifient les plans d’austérité par la réduction des dettes !
Et si on disait non ?
De plus en plus, dans les pays européens se mettent en place des comités d’audit de la dette publique :
– En Grèce, c’est la création de la commission internationale d’audit de la dette grecque en mai dernier sous l’impulsion du comité grec contre la dette.
– En Irlande, le comité d’experts désignés par un front syndical et associatif vient de publier son premier rapport d’audit sur la dette publique irlandaise.
– En France, à l’initiative d’ATTAC, un collectif d’associations, de syndicats et de partis politiques (avec un statut d’observateurs) travaille à la création d’un comité d’audit de la dette publique française.
– En Grande-Bretagne, s’est tenue à Londres le 1er octobre, une conférence européenne contre l’austérité organisée par Coalition for Resistance.
– En Italie, la construction de tels comités s’est installée dans le débat public.
– En Espagne, les indignés ont adopté la revendication d’ouvrir les livres des comptes publics.
– Au Portugal et dans d’autres pays, cette idée grandit et rencontre un écho de plus en plus favorable dans les structures politiques, syndicales et dans les mouvements citoyens.
Ouvrons les livres
de la dette publique !
Dénonçons-en les causes et les conséquences ! Identifions les créanciers (information tenue cachée par la loi) ! Décidons de son caractère légitime ou illégitime, et, dans ce cas, exigeons son annulation ! Cette crise n’est la nôtre et il ne nous appartient pas de la payer ! Cette dette publique, qui est le produit direct de choix fiscaux et sociaux favorables aux grandes entreprises et aux ménages aisés, n’est pas plus la nôtre ! ●
Pascal Franchet, SNADGI-CGT