Tract de rentrée de l’école émancipée SNES
Englué dans les affaires, il est de plus en plus difficile pour E. Macron et son gouvernement de faire oublier la nature de sa politique. Sous couvert de discours modernistes, ce sont bien des reculs sociaux majeurs que le gouvernement met en place depuis son arrivée au pouvoir. Les derniers en date : la casse du statut et la privatisation rampante de la SNCF ou encore la mise en place de la sélection à l’Unviersité via Parcoursup. Les résistances qui ont eu lieu ont un point commun : la nécessité de préserver et conforter notre modèle social fondé sur des valeurs et principes d’égalité et de solidarité. La réforme des retraites qui s’annonce sera, là encore, révélatrice de la volonté de Macron et de son gouvernement d’en finir avec la justice sociale. Quant au sort des migrant·e·s, ce ne sont pas les quelques beaux discours généreux, tenus lors de chaque « crise », qui font une politique d’accueil européenne, digne de ce nom. Dans de nombreux établissements, nous le savons bien !
La fin de l’année scolaire 2017-2018 a été marquée par une profusion d’annonces du Ministère et par la mise en place de modifications des programmes officiels applicables dès la rentrée dans plusieurs disciplines au collège, sans bilan des précédents que les enseignant·e·s n’ont presque pas eu le temps de « digérer ». Dans les établissements REP+, le MEN compte introduire une prime au mérite, afin de mieux diviser les salles des profs.
Au lycée, la réforme mise en place met fin aux séries telles qu’elles existaient et devrait mettre encore un peu plus les élèves qui n’ont pas tous les « codes » et les « stratégies » de l’école en échec. Elle multiplie les épreuves en cours d’année, au détriment des apprentissages. Les possibilités de poursuites d’études sont réduites pour les lycéen·ne·s qui devront ensuite passer les fourches caudines de Parcoursup. Les annonces sur la réforme de l’enseignement professionnel sont, elles aussi, de nature à inquiéter sur un système qui mériterait une vraie réforme pour plus de démocratisation et d’égalité.
Par ailleurs, cette année encore, les conditions de travail ne connaîtront aucune amélioration : les moyens attribués sont beaucoup trop maigres pour faire face à la pression démographique. Du coup, les effectifs par classe ne permettent pas d’aider tou·te·s les élèves, les heures supplémentaires servent de moyen (insuffisant) pour faire face à la crise de recrutement et à la réduction du nombre de postes, le nombre d’assistant·e·s d’éducation et d’agent·e·s est souvent insuffisant au vu des besoins, la charge de travail ne cesse d’augmenter, etc.
Mais, le gouvernement ne compte pas en rester là dans la dégradation des services publics et de nos conditions de travail. Il en a déjà largement anticipé certaines préconisations du « programme » Action publique 2022 dans son document d’orientation Refonder le contrat social avec les agents : recours accru au contrat, remise en cause des CAP, réduction du périmètre de services, management au service de l’individualisation contre l’intérêt général… Toutes ces attaques contre les agent·e·s et les statuts constituent de nouvelles mises à mal des services publics et de leurs missions d’intérêt général. Une orientation à combattre car elle ne permet pas de répondre aux besoins de la population sur la base de valeurs comme celles de l’égalité et de la solidarité sur l’ensemble du territoire. C’est aussi une orientation qui dégraderait les conditions d’emploi et de travail des plus de cinq millions d’agent·e·s. Quant à la réduction drastique des compétencecs des commissions paritaires, elle signifierait la fin du contrôle d’un certain nombre de droits concernant les agent·e·s, comme les mutations.