Thème 4 – Les luttes, portes d’entrée dans le syndicalisme, et le militantisme

Carole Calmels (Montpellier)

La question posée dans le paragraphe 29 du texte était formulée ainsi : « Quels autres leviers techniques et politiques pour donner l’envie de militer, de s’engager plus avant dans le combat syndical ? »

Nous soulignons la prise en compte par les rapportrices et rapporteurs de toute la variété des réponses proposées par les académies.

Le paragraphe est rédigée en deux parties :

La première partie évoque les luttes par l’utilisation de termes tels que « collectif », « combat », « lutter contre les injustices », mais sans développer.

La deuxième partie insiste de manière beaucoup plus développée sur la défense individuelle des personnels, semblant indiquer qu’il s’agirait de la meilleure porte d’entrée vers la syndicalisation.

Nous pouvons constater que, malgré l’affaiblissement du paritarisme, cette défense individuelle nous amène encore de nouvelles et nouveaux syndiqué·es, ce qui est tout à fait appréciable, mais ces nouvelles et nouveaux syndiqué·es ne sont pas systématiquement et encore moins spontanément de nouvelles et nouveaux militant-es, ce qui était le sens de la question posée.

Les luttes, par contre, et en particulier les formes de luttes démocratiques initiées à la base nous donnent l’occasion de repérer des collègues combatives et combatifs, et convaincu·es par un mode d’action collective, même si iels peuvent parfois exprimer, dans un premier temps, une certaine défiance vis à vis des organisations syndicales.

Nous avons pu constater ces dernières années, lors des luttes contre les réformes des retraites ou du Bac, surtout lorsque le SNES-FSU s’impliquait dans ces formes de mobilisation initiées à la base, que les collègues investi·es finissaient par exprimer spontanément le besoin d’un cadre plus structuré, plus sécurisant, pouvant leur apporter une expertise sur l’organisation de manifestations, ainsi qu’un cadre juridique concernant les limites à ne pas dépasser dans certaines formes d’action.

Il est de notre responsabilité, et dans notre intérêt, en tant que syndicalistes, d’être à leurs côtés, de leur apporter des réponses et un soutien, dans le cadre de nos mandats, ce qui aura pour effet de faire revenir vers le syndicalisme des collègues engagé·es et militant.es.

Même dans le cadre de conseils individuels, soyons clair·es avec les collègues qui viennent nous poser des questions en replaçant leur problématique dans le contexte des politiques libérales à l’œuvre dans les services publics dont celui d’éducation.

En effet, les attaques contre notre profession sont à mettre en perspective avec les attaques contre tous les corps intermédiaires déclenchées par un mode de gouvernance à la fois libéral et autoritaire que nous connaissons bien désormais, et qui ne nous laisse guère d’autre choix que la lutte comme moyen d’action prioritaire.

C’est par le biais des mobilisations que nous menons que nous parvenons le mieux à politiser la question sociale et à faire connaître notre organisation, ses revendications et ses valeurs, elles sont un levier important de syndicalisation et de renouvellement militant.