Jordi Lecointe (CAN, Créteil)
Bonjour,
J’interviens au nom de Créteil et d’École Emancipée pour défendre l’amendement n°78 concernant le paragraphe 77C du thème 1.
Mardi, Larousse introduisait dans son dictionnaire le mot séparatisme. On ne peut que regretter la définition qu’ils et elles en donnent soit un tantinet C-News alors qu’ils et elles en avaient une intéressante définition antérieure sur leur site internet : « Le Séparatisme c’est l’attitude, la tendance à sortir d’un ensemble national et à former une entité politique distincte de l’État d’origine. »
Rarement, au cours des dernières années, notre pays n’a subi un tel séparatisme : l’insupportable séparatisme des riches. Dans notre métier, cette réalité est chaque jour plus prégnante, accélérée par la dégradation orchestrée du service public d’éducation nationale.
Jamais l’enseignement privé n’a connu un tel essor que sous le quinquennat Macron. A Paris, on compte 24% d’élèves issus de familles socio-économiquement défavorisées dans les collèges publics en moyenne contre 3% dans le privé. Le constat est le même dans la grande majorité des villes. Dans le Morbihan, plus de 50 % des élèves sont scolarisé·es dans des établissements privés ; il y a même deux villes (Guidel et St Avé) de plus de 10 000 habitant·es sans collège public. Nous pourrions continuer longuement cette liste.
Ayant un sens aigu du ridicule, l’enseignement privé catholique se prétend aujourd’hui pourvoyeur de mixité sociale et vient encore grappiller des financements publics via les TER ou les CLA. L’enseignement privé est le premier destructeur de la mixité sociale, l’enseignement privé est le lieu d’implantation de dérives idéologiques nauséabondes, l’enseignement privé est le premier maillon de la ségrégation des riches et des pauvres, l’enseignement privé veut notre peau.
Face à la mise en place implacable de ce système éducatif à deux vitesses ; le privé pour les enfants des bourgeois·es et celles et ceux qui inspirent à en être, le public pour la plèbe qui ne mériterait que le minimum, nous devons dépasser notre mandant d’unification et, face à cette attaque de grande ampleur, être sans aucune concession pour nos fossoyeurs et fossoyeuses : une nationalisation, sans indemnité ni rachat de l’ensemble du privé avec intégration (pour les volontaires) pour les enseignantes et enseignants du privé sous contrat comme fonctionnaire dans la fonction public d’État.
C’est pour cela, chèr·es camarades, qu’à Créteil, à Ecole Emancipée, nous vous invitons à voter en faveur de l’amendement 78, pour montrer qu’en nous ne désarmons pas face à privé et même plus, que nos ambitions sont chaque congrès plus fortes pour l’école publique.