Irène Docéckal (CAN, Bordeaux)
Il est urgent de repenser le collège. La diminution des horaires disciplinaires, l’appauvrissement de l’offre éducative et l’autonomie des EPLE ont encore renforcé les inégalités entre les élèves. Le SNES-FSU doit prendre le temps d’élaborer le projet d’un collège centré sur les apprentissages, dans un cadre national, avec des moyens à la hauteur des besoins.
C’est dans ce sens que nous avons soutenu la proposition de colloque intégrée au texte, même si nous souhaitons réinterroger le mandat d’une grille de 32 heures hebdomadaires, qui pour nous, enferme cette réflexion nécessaire dans un cadre trop restrictif. Pour lutter contre la hiérarchisation des disciplines, qui repose surtout sur des représentations sociales qu’il faut changer, l’entrée par les horaires de chaque discipline ne nous parait pas être la bonne approche. Ajouter une heure aux disciplines à faible horaire ne permettra pas en soi de lutter contre cette hiérarchisation. Nous devons nous appuyer sur les travaux de la recherche afin que le renforcement des horaires disciplinaires soit pensé dans le cadre d’une refonte globale qui permettra aux élèves de cette tranche d’âge de s’épanouir dans un collège complètement rénové.
L’allongement du temps de présence des élèves dans l’établissement est fondamental car il permet de lutter contre les discriminations et d’aller vers la démocratisation que nous souhaitons. Mais il doit englober tous les pans de la scolarité des collégiens et collégiennes : les cours, bien sûr, y compris de possibles options, les travaux en groupe, le soutien, mais aussi la vie scolaire au sens large : ateliers, participation à des instances, mise en œuvre de projets à leur initiative…
Nous devons sortir d’une conception pléthorique de nos programmes scolaires, pour mener une réflexion sur les contenus nécessaires à l’acquisition d’une culture commune, et dans la perspective de la poursuite d’études au lycée. Tout cela va bien sûr de pair avec les éléments de réflexion apportés par un certain nombre d’amendements sur la question du bâti scolaire, des effectifs…
C’est donc un collège rénové du sol au plafond, accueillant tous les élèves autour d’un projet exigeant et émancipateur que nous appelons de nos vœux et sur lequel nous devons travailler.