Marina Nédellec (Rennes)
Cette prise de parole en plénière reprend pleinement la contribution déposée par le groupe LVER du secteur Contenus.
Depuis la réforme Blanquer, le choix des langues s’est considérablement appauvri et encore plus dans le second degré. Les chiffres de la Depp montrent que la demande des élèves pour une LVC en seconde est passée de 9,8% en 2010 à 5,4% en 2020 et nous n’avons pas encore les chiffres de 2021 !
Au lycée la réforme et sa politique de réduction de moyens a mis à mal les sections à petits effectifs, tout en surchargeant les effectifs en anglais et espagnol. On constate la fragilisation et la fermeture d’un bon nombre de sections de langues existantes, notamment l’allemand, l’italien, et les langues régionales. Cela a engendré un net appauvrissement du vivier d’élèves pour le lycée.
La politique de la demande gagne du terrain alors que le SNES-FSU défend une politique de l’offre diversifiée et généralisée, seule garante d’un accès égalitaire aux savoirs. Par ailleurs, comme il n’est pas possible de prendre deux spécialités langues en première ou en terminale, cela conforte souvent l’hégémonie de l’anglais. Cette prépondérance de l’anglais est également accentuée par la récente création de l’AMC. Comment ne pas proposer de l’Allemand, Espagnol, Italien Monde Contemporain ?
De plus, les 6 heures de LLCE semblent dissuasives pour un certain nombre d’élèves qui aiment les langues mais ne se sentent pas forcément experts dans l’une d’entre elles. Ne serait-il pas profitable de proposer à très court terme un enseignement de spécialité construit autour de 2 langues vivantes (étrangères ou régionales) ? En plus de sécuriser les effectifs d’élèves, cela permettrait également de désamorcer les mécanismes de ségrégation scolaire, sociale, genrée et territoriale.