Guilaine De San Mateo (BN, Bordeaux)
Quel congrès du SNES-FSU n’a pas eu à discuter des dispositifs dérogatoires du collège ? 3ème prépa-métiers, 3eme prépapro, DP 6, 3eme techno, CPPN…
En effet, il y a toujours eu des élèves en difficulté au collège, posant parfois des problèmes de comportement. La question de quoi faire d’elles et eux devient de plus en plus aiguë au fur et à mesure de leur scolarité au collège.
Nous, militantes et militants du SNES-FSU, attaché·es à la démocratisation de l’école, sommes du coup soumis·es à cette tension : oui nous voulons un collège qui accueille toutes et tous les élèves dans une structure unique. Mais comme nos collègues, nous pensons parfois que si tel ou tel élève pouvait ne plus être dans notre classe, notre vie de prof serait plus facile… peut-être qu’avec des profs mieux formé·es, avec des contenus articulant théorie et pratique, en effectifs plus réduits, bref ailleurs, ça irait mieux…
Mais nous savons aussi que la grande difficulté scolaire, le peu d’appétence pour les savoirs et le travail scolaires ne sont pas innés, ne touchent pas certain·es sans raison mais se construisent, souvent très tôt dans la scolarité. Ces élèves sont souvent issu·es de milieux pauvres, et parfois d’origine étrangère. Ces dispositifs deviennent souvent des dispositifs de relégation, discriminants, qui ne répondent pas aux problèmes de ces élèves. Et comme ils existent, ils se remplissent bien sûr.
A l’Éé, comme dans le SNES-FSU, nous pensons que parce que les élèves sont toutes et tous capables, c’est au collège (comme avant au primaire) qu’il faut trouver les solutions pour que ces élèves gardent toute leur place dans un cursus commun. Cela passe par une prise en charge accrue et rapide, par d’autres conditions de travail et d’apprentissage, en petits groupes, du soutien au sein de la classe, etc.
C’est pour cela que nous proposons deux amendements sur le paragraphe 42A : le 1er garde la première phrase (d’autant qu’elle demande maintenant la suppression de la prépa-métiers) et les deux dernières phrases du texte du rapporteur car il nous semble important que la partie sur la troisième prépa-pro n’apparaisse plus dans le texte, ce dispositif n’existant plus, et c’est bien. Ceci afin de mieux faire ressortir notre volonté d’accueillir toutes et tous au collège, jusqu’au bout.
Le deuxième, plus offensif, supprime le paragraphe et réaffirme notre volonté, notre projet du collège unique, expression que nous pouvons reprendre dans son usage actuel, et la demande de suppression de la 3eme prépa-métiers.
Le congrès, dans sa grande sagesse, se prononcera… Mais il nous semble important pour notre objectif de démocratisation de ne pas porter dans notre texte le maintien de dispositifs dérogatoires discriminants d’un côté et le renforcement des CPGE, symboles de l’élitisme de l’autre.