Daniel Weber (Poitiers)
Je souhaite revenir sur le paragraphe 31, et plus précisément sur l’amendement n°29 qui propose de modifier la fin de ce paragraphe, en dotant le SNES-FSU d’un mandat d’étude portant à la fois sur l’organisation du lycée et sur un éventuel allongement de la scolarité au lycée à quatre ans.
Si le premier élément a été repris dans le texte final – et je remercie les rapportrices et rapporteurs pour leur travail – le deuxième élément a quant à lui disparu de la version finale du texte.
Pourtant, l’allongement de la scolarité au lycée à quatre ans doit, lui aussi, être soumis au débat. Je défends cet allongement de la scolarité au lycée, pour des raisons que je vais vous exposer, mais je sais que cela ne fait pas consensus, quel que soit par ailleurs le courant de pensée.
Le journal Le Monde a publié hier un article intitulé « L’augmentation inquiétante des cas de ‘burn-out scolaire’ chez les lycéens » ; si ce phénomène, qui se caractérise « par un épuisement, une perte de sens et de motivation face à un stress chronique » comme le rappelle Le Monde, n’est pas nouveau, nous avons toutes et tous, professeur·es, CPE, AED, AESH, Psy EN, remarqué que nos élèves vont de plus en plus mal.
Or, le phénomène de « burn-out », qui est une forme d’aliénation liée à notre rapport subi à la temporalité, nous oblige à repenser cette temporalité, une temporalité de la construction de soi ; si les élèves vont mal, c’est aussi et avant tout parce que la pression qui s’exerce sur elles et eux au lycée s’est grandement accrue, notamment en raison d’une orientation précoce induite par le système de spécialités, qui demande à des lycéen·nes de seconde, qui ont 15 ans, de savoir grosso modo ce qu’ils et elles veulent faire plus tard, parce que leur choix de spécialités est articulé aux études supérieures et donc à un projet professionnel. Il faut aux lycéen·nes, notamment aux plus fragiles, du temps pour l’orientation et du temps pour apprendre.
La situation actuelle ne permet pas un choix éclairé. Un choix éclairé suppose du temps et une certaine polyvalence du lycée, permettant aux lycéen·nes de découvrir les savoirs et savoir-faire dans leur diversité, généraux, technologiques et professionnels.