Contribution de l’EE à l’entrée de la CA Nationale du SNES des 18 et 19 Novembre 2008
L’Education Nationale, comme d’autres services publics, est en ligne de mire des attaques libérales, et l’avenir du service public d’éducation se joue incontestablement dans les mois qui viennent. Depuis le début de l’année 2008, entre la masterisation, l’accompagnement éducatif, le samedi matin et les RASED supprimés dans le premier degré, la réforme des lycées, la non-revalorisation des salaires, les suppressions de postes, la loi sur la mobilité etc., les attaques ont encore passé un cap et percutent violemment les collègues.
Concernant la réforme du lycée, les changements de structure que veut imposer Darcos sont redoutables, tant pour les élèves que pour les personnels. Le cadre mis en place par le lycée modulaire, en totalité ou en partie, sera un point d ‘appui important du gouvernement pour avancer dans ses projets d’autonomie des établissements, de recrutements locaux, de parcours individuel, de suppression de carte scolaire, de contrôle continu, de remise en cause d’un examen national (bac), et de casse des statuts des personnels. Cette « réforme » est fondamentale pour le pouvoir pour avancer dans la déstructuration du Service Public d’Éducation Nationale, au niveau du second degré, procédant de la même logique que dans le primaire, le collège, le supérieur.
Sur la dernière période le Snes, a cherché à mettre en avant ce qu’il présente comme des avancées, et il a édulcoré la nécessaire dénonciation des réformes, afin de ne froisser aucune sensibilité dans les salles de profs. Ainsi par exemple la participation aux discussions sur la réforme des lycées jusqu’à une date avancée a créé le trouble, de même que l’absence de consigne sur l’accompagnement éducatif alors qu’il soulève une vague d’indignation croissante. Cette posture est intenable et laisse les collègues perplexes voire désappointés. Le Snes sous estime l’état d’esprit du milieu : la prise de conscience de la nocivité des réformes est désormais profonde, l’inquiétude largement partagée et surtout, la situation évolue rapidement. Si la traduction en terme de mobilisation ne va jamais de soi, il n’empêche que s’exprime, de la part de nos collègues, une attente forte vis-à-vis du premier syndicat de la profession : une explication claire des enjeux et des propositions d’action lisibles et fédératrices.
Le 7 octobre, le Snes s’est enferré dans un appel à la grève solitaire dans le cadre d’une journée interprofessionnelle, ce qui était illisible et peu mobilisateur. Mais alors que le 19 octobre a fait la démonstration de la disponibilité des collègues et du large écho des revendications de l’école dans l’opinion, le Snes continue, la semaine qui suit, à postuler que « le milieu n’est pas prêt », courant le danger de se détacher de la profession.
Au soir du 19, le SNUIPP annonçait déjà des suites ; certes, il le faisait seul, et de façon maladroite, mais cela n’explique en rien les atermoiements du SNES quant à la prise de décision de « suivre » le mouvement et rejoindre, avec le second degré ce qui s’annonce déjà comme une grève massive. C’est vrai, le SNUIPP a appelé à la mobilisation sous la pression de sa base sans concertation, et le SNES quant à lui a été durement échaudé par le peu de réussite du 7 Octobre ; mais ce qui est vrai également, c’est que le SNES a « attendu » que le SE-UNSA propose une intersyndicale second degré pour véritablement prendre position et assumer sa place de PREMIER syndicat du second degré… Faut-il encore « attendre » ? Alors que dans le premier degré les choses s’accélèrent, allons-nous encore avancer que nos collègues du second degré ne sont pas « prêts » ? Allons-nous faire la sourde oreille aux débats qui ont lieu dans les S2 sur la possibilité d’une reconduction ? Allons-nous prendre le risque d’apparaître en retrait de la mobilisation à quelques jours des élections professionnelles ? Ou bien faudra-t-il, faute d’anticipation, et pour répondre à l’attente de la profession, prendre en catastrophe une décision alors qu’aujourd’hui, comme dans tout mouvement social, le mouvement syndical se doit de susciter et d’amplifier la mobilisation, pour contrer un gouvernement qui fait de la casse du service public son fer de lance quotidien ?
Oui, le 20 sera une réussite, les retours des académies, des départements, nous le disent.
Que dira le SNES dans les AGs du 20 Novembre, dans la FSU ? Laisserons-nous le premier degré prendre position seul et laisserons-nous nos militants départementaux s’en remettre à une future décision qui ne prendrait effet qu’après les élections professionnelles ?
Le SNES doit prendre position, et appeler à une journée de grève dès la semaine prochaine, ses militants doivent relayer ce positionnement dans les AGs de jeudi.
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