Le constat est sans appel, l’été 2021 aura été catastrophique. A six semaines de la COP 26, les plans des différents pays mettent la planète sur la trajectoire de plus 2,7 degrés d’ici la fin du siècle, loin des 1,5 ou 2 degrés fixés par la COP de Paris en 2015. Mais faire le constat de l’urgence écologique ne sert à rien s’il ne s’accompagne pas d’une remise en question de nos modes de vie et de nos organisations globales, adossée à la construction et à la défense d’un projet alternatif de transformation sociale et écologique.
Or là-dessus nous sommes à la traîne… il n’est plus possible aujourd’hui de nous contenter seulement de relayer les appels à mobilisation pour le climat ou de nous reposer sur la fédération pour traiter ces questions, ou sur des organisations partenaires. Nous devons nous mettre au travail pour questionner notre syndicalisme à l’aune de l’urgence écologique. Porter ces enjeux dans nos revendications, au quotidien, mais aussi réfléchir à la transformation de nos propres modes de fonctionnement. Il s’agit de dépasser une certaine forme d’attentisme en assumant, en portant et en rendant cohérentes les revendications écologiques.
Les créations de postes que nous portons dans notre plan d’urgence pour l’école s’inscrivent dans une revendication plus globale d’une autre répartition des richesses – qui implique un changement radical de fiscalité, plus progressive et redistributive – mais aussi d’un plan d’investissements guidé par le souci de l’intérêt général et non par les lois du marché. L’exigence d’enseignant·es titulaires et le refus du recours à des contractuel·les font écho à la défense d’une Fonction publique sous statut, protégé·es des pressions et au service de la satisfaction des besoins sociaux. Ces revendications participent d’un autre projet, plus juste socialement et écologiquement. Nous devons le rendre plus explicite pour qu’il serve de point d’ancrage dans la profession.
Au-delà, nous devons aussi réfléchir aux revendications que nous portons au quotidien pour la défense de nos collègues et les confronter aux enjeux de l’urgence écologique. Conditions de travail, sanitaire, aménagement des lieux de travail, déplacements, salaires… celles-ci doivent être cohérentes et reliées à notre projet de transformation global.
Enfin, notre fonctionnement interne revêt un enjeu particulier, car l’entrée écologique a été peu ou pas explorée. Or notre organisation ne peut pas faire l’impasse d’une réflexion sur ses propres pratiques ni engager les transformations nécessaires au regard d’une balance coût/bénéfice environnemental. Envois postaux, acheminement de matériel, déplacements, etc… nous devons aussi prendre le temps de questionner tout cela.
Une étude récente montre que la jeunesse, partout dans le monde, est profondément inquiète du changement climatique. Cette perte de confiance en l’avenir et cette impuissance face à la crise environnementale sont lourdes de sens. Elles nous obligent à sortir de l’inaction. De cette année de congrès, riche en réflexions et débats, doit ressortir un SNUipp-FSU à l’offensive et dans l’action pour la transformation sociale et écologique.