Four more years… Quatre ans de plus.
Aux États-Unis, Barak Obama a été réélu pour un nouveau mandat. Élection serrée face à un candidat républicain qui a mené campagne à droite, très à droite !
Est-ce la crédibilité du projet politique, est-ce une adhésion aux promesses de campagne qui ont permis au président états-unien de remporter la victoire lors de ce scrutin ?
Assurément non. Peu de doute sur le fait que les maigres promesses de campagne ne seront pas tenues. Peu d’espoir à attendre de la politique à venir lors des quatre prochaines années. Obama l’a annoncé, son objectif est de réduire le déficit fédéral de 4000 milliards sur 10 ans. Et cela se fera aux dépens des plus pauvres, avec la mise en œuvre d’une cure d’austérité sans précédent.
C’est le choix du moindre mal qui l’a emporté. Mais ce moindre mal est encore un mal !
Sans aller jusqu’à faire le parallèle avec l’élection, en France, de François Hollande au mois de mai, on peut s’interroger sur les motivations réelles des électeurs dans le choix de leurs gouvernants.
Dans l’hexagone, la volonté de virer Sarko, de ne pas en reprendre pour cinq ans, était certainement plus prégnante que la certitude de jours meilleurs à venir avec son adversaire.
C’est comme si les citoyens, de quelque coin du monde où ils vivent, avaient intégré l’impuissance des gouvernements à mener les politiques nécessaires pour plus de justice sociale.
C’est comme si, face au choix du capitalisme financier fait par ces mêmes gouvernements et ne permettant pas la mise en place d’une politique de rupture avec celle menée auparavant, les dés étaient jetés à l’avance.
Alors quoi ? Il n’y a pas d’autre alternative que de poursuivre de façon immuable les politiques d’austérité dont les peuples payent le prix ?
La Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Italie…Et après, qui ? La France ?
Le cercle vicieux des politiques budgétaires et économiques imposées par la Troïka n’en finit pas d’enfoncer les pays les uns après les autres dans une logique de récession, dans une spirale dépressive qui généralise la pauvreté.
Les réactions du mouvement social et syndical existent mais restent pour l’instant sans effet face au rouleau compresseur du libéralisme. Grèves générales et manifestations se succèdent en Grèce, en Espagne ou au Portugal. En France, la riposte se cherche encore. Après le grand rassemblement du 30 septembre contre la ratification du traité budgétaire européen, c’est le rendez-vous du 14 novembre, à l’initiative de la CES qui est la nouvelle étape de la mobilisation. Avec toutes ses limites.
Cet appel international contre les politiques d’austérité a vu les grèves et les manifestations se multiplier dans tous les pays d’Europe. Outre les pays déjà cités, les citoyens et les salariés ont été appelés à réagir en Slovénie, en République Tchèque, en Pologne, en Allemagne ou en Grande-Bretagne, …
Pour nous, c’est le premier rendez-vous unitaire des organisations syndicales depuis l’élection de François Hollande. Mais avec des appréciations différentes sur les dernières mesures économiques du gouvernement. Il y en a encore, du chemin à parcourir !
Et pendant ce temps-là, les idées racistes et xénophobes se propagent parce que c’est tellement plus facile de trouver ainsi les réponses à la crise. Les politiques sécuritaires se poursuivent. Marine Le Pen surfe sur les insatisfactions et les doutes de la population, sur les atermoiements du gouvernement concernant un certain nombre de dossiers.
Et pendant ce temps-là, les démantèlements de camps de Roms ne se sont pas arrêtés, les expulsions de sans-papiers se poursuivent…
Et pendant ce temps-là, Aurore Martin est extradée vers l’Espagne.
Manuel Vals a beau se défendre de n’avoir aucune responsabilité dans l’affaire. C’est quand même sous un gouvernement socialiste que le mandat d’arrêt européen émis à l’encontre de la militante basque a été exécuté.
Décidément, sur tous les sujets, sur tous les fronts, la riposte est plus que nécessaire pour combattre les idées nauséabondes, pour défendre les valeurs pour plus de justice sociale, pour une société plus juste et solidaire, pour engager une réelle rupture avec le capitalisme mondialisé.
Pas de répit pour le mouvement social et syndical !
Judith Fouillard