par Jean-Philippe Gadier
13 janvier
Si le 13 janvier a mis en lumière l’état de la profession après deux ans d’écoles sous covid, le coup de frein à Blanquer n’a été que temporaire. Le maintien de l’imposition des évaluations et la préparation de la rentrée 2022 en témoignent. Or, les conditions qui ont permis une telle mobilisation de la profession n’ont pas changé : deux ans de métiers entravés, d’apprentissages empêchés qui vont peser de façon socialement différenciée sur les parcours scolaires, déni du réel des écoles par un ministre qui a fait du nombre de jours d’école ouverte la seule mesure du bilan de sa politique lors de la crise. Peu importe ce qui s’y passe, il a même été jusqu’à tordre les chiffres pour dire que l’effet de la crise avait été dépassé alors que les écoles faisaient face au plus fort nombre de journées de classe perdues. Le « quoiqu’il en coûte » s’est arrêté aux portes de l’école et les opérations de cartes scolaires en cours ne laissent en rien présager une rentrée sous le signe de la réparation.
Non, les conséquences pédagogiques de la crise sanitaire n’ont toujours pas été traitées. Elles aggravent ‘les difficultés d’une école déjà profondément abimée par 20 ans de politiques libérales et de sous-investissement chronique.
Une campagne électorale qui dessine l’école de demain
Les discours dans la campagne du centre droit à l’extrême-droite, de Macron à Zemmour, sont plus qu’inquiétants. Ils se situent dans la ligne politique portée par Blanquer : poursuite du resserrement sur les fondamentaux, modification de la structuration du système scolaire avec notamment la remise en cause du collège unique, affirmation d’une politique encore plus libérale de gestion des personnels notamment avec la suppression du CAPES et du statut de fonctionnaires au profit de contrats à durée déterminée. Ils poursuivent la mise en avant de réponses de type méritocratique pour les enseignant·es et autoritaire pour une partie des élèves. Ils convoquent un imaginaire scolaire faisant du paradigme individualiste libéral l’expression d’un traitement juste des personnes qui recevraient ce qu’elles méritent ou un passé fantasmé, un âge d’or perdu. Ces discours continuent à nier le réel de l’école et des métiers.
Nous devons faire de la nécessité d’une rupture avec ce qui a été fait depuis 20 ans, depuis 5 ans, depuis 2 ans un axe central, visible de toutes et tous et pour cela poursuivre le travail de contre-bilan et de popularisation des alternatives.
Construire les suites
D’ores et déjà, préparons une période post-électorale offensive, avec une adresse à la profession pour que la rentrée soit marquée de mobilisations empêchant que les mêmes politiques soient menées par Blanquer ou un.e autre.