Marie Haye (secrétaire nationale, Nantes)
Pour ce congrès, l’École Émancipée n’a pas présenté de proposition de modification statutaire. Nous avons fait ce choix car nous savions que le secteur femmes de Créteil travaillait de son côté sur certaines questions que nous portons habituellement, en particulier sur la place des femmes dans le SNES-FSU.
Oui, les choses avancent en son sein. Elles avancent grâce au renouveau et à la vigueur des luttes féministes actuelles. Mais elles avancent aussi parce qu’inlassablement, à chaque congrès, des propositions de modifications statutaires sont déposées. Et ce sont les débats qu’elles impliquent qui font avancer nos fonctionnements. La parité par exemple, qui est désormais dans nos statuts : nous nous contraignons à l’appliquer pour composer nos instances, ce qui nous conduit maintenant à avoir très majoritairement cette préoccupation. Presque toutes les délégations à ce congrès en témoignent.
Une autre proposition émanant de trois élu·es à la CAN a aussi été déposée. Celle-ci comme celle de Créteil a pour objectif de faire avancer les choses. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’École Émancipée a pu voter pour cette proposition ainsi que pour celle de Créteil dans les congrès académiques.
Mais si ces deux propositions ont les mêmes objectifs, pourquoi avoir déposé la seconde comme en réponse aux propositions cristoliennes ? Ces dernières seraient-elles contraires à nos valeurs et à nos objectifs ? Y aurait-il dans ces propositions des éléments dangereux pour notre organisation ?
En nommant les discriminations qui traversent la société, les propositions de Créteil permettent de mieux les identifier, de mieux les penser, et donc, de mieux les combattre.
En proposant des outils concrets pour favoriser la prise de parole et de responsabilité par les femmes, elles cherchent à répondre à la double préoccupation qui est la nôtre : le renouvellement militant et la féminisation de notre organisation, afin qu’elle soit à l’image de notre milieu.
Les propositions cristoliennes n’ont pas été adoptées. Pas cette fois, du moins. Mais c’est grâce à elles que nous débattons de toutes ces questions, que nous avançons, pas à pas, ensemble !