Comment réagir autrement aux propos de Trump sur le « rapatriement » de grandes entreprises avec les emplois promis, pour cause de baisse d’impôt sur les sociétés. Les salarié-es connaissent les conséquences de tels choix : mise à mal des budgets publics redistributifs, captation toujours plus importante des richesses créées par une minorité de milliardaires.
L’opposition n’est pas entre salarié-es de différents pays, entre salarié-es et migrant-es. Nous sommes toutes et tous en lutte contre les mêmes logiques. La possible ratification du CETA par le Parlement européen serait un pas de plus dans la remise en cause des droits, des normes et de la démocratie et signerait un chèque en blanc aux multinationales.
Partout, les idées réactionnaires sont remises en avant faisant notamment craindre les attaques sur les droits des femmes.
En France, nous sommes, comme tous les 5 ans, dans une période où le débat social est confisqué par le politique pour cause de préparation d’élections « majeures ».
Dans ce débat, si la question des services publics est présente, c’est sous le biais du nombre de fonctionnaires à supprimer pour les candidat-es « favori-tes » de la presse (500 000 pour certains, 320 00 par an sur 5 ans pour d’autres) mais aucun-e ne met en avant leur nécessité en termes de solidarité entre les citoyen-nes sur tout le territoire. Alors que les chiffres veulent nous faire croire que la situation s’améliore, la précarité se développe pour de nombreux privé-es d’emploi. « Renforcer » la loi travail ou plutôt limiter encore les droits de salarié-es, reporter l’âge de la retraite, détruire la Sécu sont les antiennes les plus entendues.
Il manque une voix, notre voix pour porter nos revendications, celles des salarié-es qui dans la rue l’an passé exigeait une protection dans le rapport de subordination employeur-es-salarié-es, celle qui porte la solidarité envers les migrant-es, le choix d’une autre répartition des richesses au profit des salarié-es et privé-es d’emploi, de tous ces travailleurs-euses pressé-es comme des citrons par la société qui érige les profits en norme, en dogme.
Dans cette période électorale, nous devons continuer à agir en permanence avec les enseignant-es de lycées en éducation prioritaire en grève, avec celles et ceux qui défendent leur emploi, leurs conditions de travail … et aussi pour défendre les mis-es en cause pour délit de solidarité pour avoir dénoncé la fraude fiscale, pour s’être battu-es pour leur droit à l’emploi…
Nous serons donc dans la rue contre la ratification du CETA, aux côtés de celles et ceux qui se battent pour leur emploi, pour plus de services publics, pour un accueil digne de tous les migrant-es, … et en grève le 8 mars pour les droits des femmes ! ●
Dominique Letourneux