Poursuivre la lutte pour plus de justice sociale

  • intervention de l’école émancipée faite par Emilie Moreau au CDFN de la FSU, mai 2024.

Mois après mois, le gouvernement tient le cap de sa politique néo-libérale.

Le mantra poursuivit, coûte que coûte, c’est « travailler plus ». Après le recul de l’âge de départ à la retraite, le gouvernement annonce, pour le 1er décembre prochain, la réduction des droits pour les privé·es d’emploi. Par cette troisième réforme, le président de la république réaffirme sa lutte contre les travailleuses et travailleurs, car on le sait bien, ce n’est pas ainsi qu’il va créer de l’emploi ou valoriser les parcours professionnels. Ce qu’il va créer c’est encore plus de pauvreté et de précarité, alors que déjà aujourd’hui seulement à peine plus d’un tiers des personnes inscrites à France travail touchent des allocations chômage. 

La Fonction publique n’est pas en reste. Après la baisse des budgets qui va accentuer la fragilisation déjà en cours des services publics, le gouvernement confirme sa volonté d’une nouvelle réforme poursuivant le détricotage, entamé en 2019, du statut. 

Ces choix politiques s’accompagnent d’un autoritarisme exacerbé. Les libertés publiques semblent être devenues l’ennemi public n°1 de Macron qui tente, par tous les moyens, de faire taire toutes les expressions de désaccord avec sa politique. Refus d’autorisation de manifestation écolo ou de solidarité envers la Palestine, plainte contre des responsables syndicaux, instrumentalisation du délit d’apologie du terrorisme, arrestations et criminalisation en nombre de militant·es dans le cadre d’actions pacifiques.

Cette dérive autoritaire est aussi dirigée contre la jeunesse. Avec d’une part, l’annonce de mesures répressives contre la jeunesse populaire prétendument plus délinquante et dangereuse, et d’autres part des mesures éducatives initiées par Blanquer et amplifiées avec le choc des savoirs d’Attal, qui vont accentuer les inégalités scolaires et le tri social de la maternelle à l’enseignement supérieur en passant par les lycées professionnels.

Ce CDFN de mai doit nous permettre de poser un cadre de mobilisations pour la fin d’année, mais aussi dans l’éducation pour la rentrée à venir avec des modalités correspondant aux différentes réalités des personnels : refus de trier les élèves et de constituer les groupes de niveau homogènes, boycott des évaluations nationales, grève le premier jour de la période de passation de ses éval…

Si la période est difficile, notre syndicalisme doit pouvoir offrir des cadres unitaires les plus larges dans toutes nos luttes pour défendre les libertés, améliorer les services publics et lutter contre le libéralisme et l’extrême droite.

L’omniprésence de cette dernière dans les médias, légitimée par des débats en face à face avec des membres du gouvernement, et à la tête des sondages pour les élections européennes est une des conséquences de la politique de Macron et des politiques néolibérales à l’œuvre depuis plus de 30 ans.

Nous devons poursuivre notre travail de démonstration de l’imposture sociale de l’extrême droite qui a voté contre l’augmentation du SMIC, des minima sociaux, contre l’indexation des salaires sur l’inflation, contre la revalorisation des petites retraites, qui a refusé le retour de l’ISF, le conditionnement des aides aux entreprises ou encore de taxer les super profits. Nous devons convaincre les millions de salarié·es que glisser un bulletin de vote pour l’extrême droite dans les urnes, c’est voter contre son camp, que ce soit aux européennes ou à la présidentielle de 2027.

Dans cette lutte contre l’extrême droite, comme pour se mettre en condition de gagner la prochaine grande lutte sociale, la refondation du syndicalisme de transformation sociale peut être une lueur d’espoir. Mais, on le sait, ce nouvel outil syndical ne va pas de soi, notamment dans certains secteurs où nous sommes présent·es. Par ailleurs, le terme refondation peut faire peur quant à sa traduction concrète, avec la crainte de l’absorption de la FSU par la CGT, en raison entre autres de l’absence, à l’heure actuelle, de Solidaires.

Si les premières réunions avec la CGT ont donné à voir une dynamique de réflexion commune, il nous semble important à l’Ecole émancipée de pointer deux éléments essentiels pour continuer d’avancer :

·      L’engagement des trois entités de la FSU : les SN, les SD, les tendances

·      Et la définition d’étapes pour clarifier sur notre cheminement à venir, cheminement de TOUTE la FSU.

La FSU a été présente sur ses fronts et doit poursuivre ses actions à la rentrée pour plus de justice sociale au sein de notre société :

·      Contestation des réformes plus ou moins avancées de l’assurance chômage, du statut de la Fonction publique, du code de justice pénale des mineurs, ou encore dans l’Education nationale…

·      Contestation de la réforme des retraites et proposition d’un référendum d’initiative populaire,

·      Revendications de plus de moyens pour tous les services publics et en particulier pour celui d’Education

·      Augmentation des salaires

·      Défense des libertés publiques

Ce n’est qu’en ayant un syndicalisme fort et ambitieux que nous pourrons redonner espoir aux salarié·es dans l’action collective.