Dans la période difficile que nous traversons, du fait de la crise sanitaire, économique, sociale et démocratique, il y a de bonnes nouvelles qui redonnent espoir.
En décembre deux luttes féministes importantes ont connu des victoires à l’extérieur de nos frontières : tout d’abord en Pologne, où le mouvement All-Poland Women’s Strike (« la grève des femmes ») qui s’est élargi à l’ensemble de la société, a empêché le recul du droit à l’avortement (déjà pourtant très restreint). Puis ce fut ensuite le tour des femmes argentines d’obtenir la légalisation de l’avortement après deux années de lutte acharnée.
Dans le sillage de #MeToo, une «nouvelle vague féministe» semble émerger un peu partout dans le monde, prenant des formes variées, développant de nombreuses revendications, et à l’initiative d’actrices très diverses. Malgré le contexte épidémique, partout dans le monde, les femmes répondent présentes dans de nombreuses luttes et les mouvements féministes sont à l’avant-garde d’un mouvement plus large de rejet du libéralisme, de ses conséquences antisociales et des violations récurrentes de l’État de droit en son nom.
Ce fut aussi le cas en France où l’an passé, avec les mobilisations jamais égalées des 23 novembre et 8 mars mais surtout le mouvement contre la réforme des retraites en France, qui a comporté une dimension féministe. Ces mouvements ont montré que la mobilisation des femmes joue un rôle essentiel dans la dynamique des mouvements sociaux actuels et futurs. Les féministes sont sur tous les fronts et de manière régulière.
Au regard des nombreuses conséquences négatives que la crise sanitaire, économique et sociale ont sur les femmes, il est indispensable de travailler dès à présent à la construction d’un 8 mars 2021 par la grève féministe. En s’inscrivant dans le feu roulant des mobilisation déjà prévues de janvier à mars, la grève féministe peut constituer une élément moteur de la construction d’un mouvement social plus large pour battre en brèche les effets néfastes de la politique de ce gouvernement.
Parce que la crise du coranavirus a révélé que nous savions déjà : le rôle des femmes est fondamental dans la société, Parce que sans elles tout s’arrête, il nous faut utiliser cette arme qu’est la grève pour stopper la « machine » le 8 mars prochain. Grève du travail rémunéré et non rénuméré, des études, de la consommation, du care… le 8 mars prochain, on arrête tout, on arrête toutes ! On grève, on crie, on manifeste.
Sophie Abraham