Intervention de Rozenn Cros (BN, Nice)
Merci Ludivine d’avoir abordé la question de l’égalité femmes / hommes. Pourtant la question a peu de place dans le texte proposé.
Force est de constater que si certaines revendications ont du mal à mobiliser, il en va tout autrement pour les manifestations féministes. En effet, portées par différents collectifs et organisations, elles prennent de l’ampleur et mobilisent toutes les générations, tous les milieux sociaux et culturels. Mais pas tant que cela chez les enseignant·es que nous avons du mal à mobiliser. Pourtant les enseignantes ne vivent pas dans une bulle hermétique et subissent également des violences sociétales. Elles ressentent aussi la discrimination qui perdurent dans l’Éducation Nationale. Alors comment faisons-nous pour fédérer nos camarades autour de cette question ? Comment amène-t-on nos collègues à se saisir de ce débat en salle des professeur·es ? Parce que les outils, nous les avons ! Nous sommes d’accord avec Ludivine, le secteur femmes produit des outils, études, textes… mais cela arrive rarement jusque dans les salles des prof·es. Les collègues doivent pouvoir s’emparer de cette question de société cruciale et au cœur des débats.
Nous avons quelques suggestions : l’organisation par les S2/3 de stages évidemment, l’information et le débat sur ces questions lors des conseils syndicaux académiques, l’incitation à la diffusion par les S1 d’éventuels écrits produits dans leurs établissements et au moins à en parler en HIS… Et tout simplement, mettre en avant les mobilisations sur le site national : le SNUIPP est capable de mettre en Une de son site un article mettant en avant une carte interactive des mobilisations dans les académies pour ce 25 novembre. Le SNES n’a rien en Une sur son site concernant le 25 novembre à l’avant veille de cette date (il faut fouiller pour tomber sur l’article concerné qui ne renvoie pas vers les manifestations locales).
Les revendications féministes mettent à jour la violence d’un système patriarcal sur leur quotidien et elles déstabilisent cette logique de domination et d’oppression. Un des éléments de cette société patriarcale est le langage masculinisé. Il faut arrêté de penser que l’écriture inclusive pose un problème technique. Il s’agit bien d’un débat politique. De fait, il nous semble aberrant que notre syndicat ne démasculinise encore pas ses textes, surtout à l’heure où le langage inclusif fait l’objet de tirs nourris par la droite réactionnaire, Blanquer en tête !
Il nous semble également important de nommer les délits et crimes et nom d’utiliser des acronymes qui invisibilisent les actes. Exemple : violences sexuelles et sexistes et non VSS.