Intervention conclusive par Marie Haye (SN, Nantes)
Après les journées record du 19 et 31 janvier, l’interpro nationale appelle à une grève le mardi 7 et à une journée de manifestations le samedi 11 février. Le 7 ne sera pas comparable aux deux dernières journées très massives que nous venons de connaître. Dans l’éduc, une zone sera en vacances, pour les autres ce sera la troisième grève, et le 7 tombe encore un mardi. Mais la grève du 7 a une utilité pour entretenir la permanence de la mobilisation au moins jusqu’au 11, dont il faut faire une nouvelle démonstration de force.
La grève ne sera pas le seul chemin pour accélérer et radicaliser dans notre milieu. Notre secteur, et le SNES en tant qu’organisation majoritaire dans son champ, a un rôle à jouer pour construire sur le court et le moyen terme, au-delà du 11, pour passer le cap des vacances scolaires et redémarrer sur quelque chose de fort début mars, comme le texte le propose.
L’intersyndicale éduc se réunit demain. Le SNES doit y porter la nécessité de penser la coordination et la permanence du mouvement retraites dans notre secteur. Nous avons une vraie responsabilité à le faire, d’autant que si les revendications sectorielles sont un carburant pour la mobilisation retraites, et s’il faut continuer à informer les collègues et dénoncer dans l’opinion publique l’entreprise de casse du service public d’éducation à laquelle se livre le gouvernement, ces revendications ne peuvent pas se porter en parallèle de la lutte contre la réforme retraites, qui catalyse les colères dans notre secteur comme l’a dit Bénédicte.
Ce lien doit apparaître davantage dans notre texte, et trouver une traduction dans ce que le SNES va porter dans l’intersyndicale éduc, en :
– soutenant les actions locales initiées ces derniers jours comme celles dont à parlé Mathieu,
– en complément des AG et HIS, en appelant là où c’est possible à deux jours de grève consécutifs dont le 7, avec comme point d’appui les appels sectoriels dans les transports et la pétrochimie, pour faire la jonction avec le 11, ne pas laisser seule la frange la plus en pointe déjà engagée dans des formes de reconduite de la grève, et entretenir un climat général hostile à la réforme. Il faut comme l’a dit Yacha un appel national clair qui permette l’auto-organisation locale tout en envoyant un signal fort.
– pour passer le cap des vacances en appelant les collègues à participer aux actions et manifs pendant leurs vacances, il faut penser à la carte des actions proposée par Romain.
– il faut placer dès maintenant la grève féministe du 8 mars dans le plan d’actions retraites, comme l’a proposé Quentin.
– dans les lycées, mobiliser pour le report des épreuves de spécialité et appeler clairement à la grève pendant celles-ci comme l’a proposé Marga, est aussi la condition pour que les collègues concerné·es se mobilisent en mars sur nos retraites.
– il faut poursuivre le travail de conviction politique plus général sur la situation politique et sociale, pour un autre partage des richesses et l’égalité. Les DHG saignantes ou les attaques contre le collège et les disciplines comme l’ont dit Jordi, Johanna et Jean-François, sont l’exemple criant de la politique de sape menée par la macronie.
Il faudra aussi compter sur la manière dont le débat parlementaire prendra corps : le pouvoir sera-t-il prêt à aller jusqu’au 49.3 ou à l’imposition de la réforme à coups d’ordonnances, au risque d’ouvrir une crise politique ? Le lien avec le politique est nécessaire, à l’exemple du meeting que la FSU organise dans le 31 avec la CGT, Solidaires et la NUPES.
Le gouvernement ne se pose pas autant de questions et s’autorise un mélange des genres plus que douteux, en témoigne Guérini qui a utilisé les adresses personnelles que les agent·es ont communiqué aux impôts pour diffuser sa propagande pro-réforme : il mériterait une petite tape sur le museau et le SNES peut y contribuer avec la FSU.