L’informatique et les réseaux sont massivement présents dans nos vies. Ces innovations technologiques sont nées sous le double signe de l’exploitation
et de l’oppression, mais aussi de l’utopie d’une libération. Le capitalisme
y a trouvé, entre autres, un sursaut
de son taux de profit au travers
des processus de travail, de la production de nouvelles marchandises ainsi
qu’un outil pour la mondialisation
des flux financiers. Les grands groupes industriels du secteur, outre les profits escomptés, ont su transmettre très tôt leur expertise pour le contrôle social jusqu’à la complicité avec les systèmes totalitaires (voir IBM et sa collaboration avec le régime nazi).
Mais, parallèlement, la micro informatique et l’internet (dont les débuts sont pourtant militaires !)
ont été les vecteurs d’une culture
du partage des connaissances
et d’idéologies progressistes. Les enjeux du développement de ces outils
nous concernent, comme salariés,
alors que notre travail s’en trouve profondément modifié. Censés supprimer de nombreuses tâches d’exécution,
ces innovations permettent,
dans les faits, les suppressions de postes, l’intensification ou la dégradation
du travail mais aussi la traçabilité
des individus ou des groupes sociaux. Dans le même temps, Internet est de plus en plus soumis aux diktats des lois
du marché et des pressions étatiques.
Ce dossier fait un état des lieux dans quelques secteurs et aborde des aspects de ces multiples résistances
à ce nouveau « Big brother » : citoyens, enseignants, travailleurs sociaux et usagers d’internet. D’origines syndicales, associatives ou politiques,
de base élèves à l’Acta en passant
par la carte biométrique, les combats
ne manquent pas ! Souvent minoritaires au départ, ils font néanmoins bouger
des choses.
Sauf à se résigner à une société d’exploitation et de surveillance,
ces questions nécessitent donc plus qu’une vigilance militante.