Nous soutenons #JusticeForShireen
Nous sommes profondément troublés par le meurtre par les forces d’occupation israéliennes de la très respectée journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh, alors qu’elle arrivait, vêtue d’une veste de presse clairement identifiée, pour faire un reportage sur une incursion israélienne dans la ville occupée de Jénine mercredi dernier. Alors que nous pleurons sa perte, nous demandons que les auteurs de ce crime et tous ceux qui l’ont autorisé rendent pleinement compte de leurs actes.
L’attaque des forces israéliennes lourdement armées contre des personnes en deuil palestiniennes nous a encore plus consternés et horrifiés. Les soldats ont battu et donné des coups de pied aux personnes en deuil et aux porteurs de cercueils dans l’enceinte de l’hôpital Saint-Joseph, à Jérusalem-Est occupée, pour les empêcher de porter le cercueil d’Abu Akleh et de se rendre à l’église pour le service funéraire prévu.
Que devons-nous penser de l’effronterie et de la cruauté de cette atteinte à la dignité humaine ?
Le meurtre de Shireen Abu Akleh constitue une grave violation du droit humanitaire international et une attaque contre le journalisme et la liberté d’expression. Les experts en droits de l’homme des Nations unies et de la communauté internationale ont déclaré qu’il pourrait constituer un crime de guerre et qu’il devrait faire l’objet d’une enquête internationale indépendante et transparente. Pourtant, c’est loin d’être un événement isolé.
Les forces israéliennes ont tué 45 journalistes depuis 2000, et en ont blessé beaucoup plus, simplement pour avoir fait leur travail. Ces crimes s’inscrivent dans un schéma de violence, de harcèlement et d’intimidation à l’encontre des journalistes palestiniens qui mettent en lumière ce qu’Amnesty International, Human Rights Watch et la principale organisation israélienne de défense des droits de l’homme, B’Tselem, ont décrit comme un système d’apartheid imposé au peuple palestinien.
Depuis de nombreuses années, les groupes palestiniens de défense des droits humains et de la société civile appellent la communauté internationale à prendre des mesures proportionnelles et ciblées pour qu’Israël réponde de ses crimes et mette fin à son impunité. Nous soutenons pleinement cet appel.
Lorsque les politiques d’Israël violent de manière flagrante les lois et les normes internationales, c’est parce que les puissances occidentales lui ont toujours fourni une couverture diplomatique pour le faire. Il n’est pas passé inaperçu qu’alors que nos gouvernements se sont empressés d’imposer des boycotts et des sanctions générales en réponse à l’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie et à la cruauté de ses attaques contre une population civile, ces mêmes gouvernements continuent de financer et de protéger l’occupation israélienne qui dure depuis des décennies et les graves violations des droits de l’homme commises contre les Palestiniens.
Pendant ce temps, nos gouvernements prennent des mesures antidémocratiques pour réprimer les campagnes de pression non violentes de leurs propres citoyens visant à demander des comptes à Israël et aux entreprises et institutions complices de son système d’oppression.
Nous demandons à nos gouvernements de mettre fin à leur hypocrisie et d’agir avec cohérence dans l’application du droit international et des droits de l’homme. Nous leur demandons de prendre des mesures significatives pour que les responsables du meurtre de Shireen Abu Akleh et de tous les autres civils palestiniens rendent des comptes. Il ne doit pas y avoir deux poids deux mesures lorsqu’il s’agit du droit fondamental de l’homme à ne pas être persécuté et opprimé et du droit à la vie et à la dignité.