Une fenêtre sociale est ouverte autour du 22 mars : manifs de retraité-es le 15, celles très massives du 22 et la grève qui s’enclenche chez les cheminot-es…Mais aussi dans les EPHAD, à Carrefour, à Air France…
Les salarié-es montrent leur volonté de ne pas accepter le monde que leur promet Macron, un monde où tout favorise le privé au détriment des services publics.
Avec le Président des très riches et reprenant l’antienne de Thatcher (« There is no alternative »), c’est une offensive libérale tous terrains qui vise à saturer le paysage en provoquant la sidération et l’acceptation. Elle défait, progressivement mais inexorablement, l’État social mis en place au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Elle détruit les services publics, jugés inefficaces et ruineux. Les présentant comme des « privilèges », elle fait disparaître les droits acquis au travail, à la santé, à la retraite. Elle s’attaque aux effectifs jugés pléthorique et dispendieux de certains ministères (pas tous !). Elle prétend faire la guerre au chômage en faisant la guerre aux chômeurs/euses. Elle veut marchandiser encore plus le secteur de la santé en prenant prétexte du « trou de la Sécu ». Elle creuse les inégalités d’un système scolaire en renforçant la sélection ségrégative.
Dans le même temps, les cadeaux aux riches s’accumulent avec notamment la baisse de 3,2 milliards de l’ISF et le « remboursement » de 400 millions d’euros aux 1000 premiers contributeurs de l’ISF ! Le budget de la Défense n’est pas impacté par les économies drastiques puisqu’il doit atteindre 295 milliards d’euros sur la période 2019/2025.
Malheureux, les riches de la planète ? Partout, ils se portent pourtant à merveille. En 2018, ils sont 2208 milliardaires totalisant 9,10 trilliards de dollars. Parmi ceux-ci, nous avons maintenant Bernard Arnault qui est la 4ème fortune mondiale avec 72 milliards d’euros (+74 % par rapport à l’année précédente). Et les entreprises du CAC 40 qui font 94 milliards de bénéfice sur l’année 2017… Mais ils en veulent plus et il faut leur en donner plus ! Tout ce petit monde s’est réuni à Davos en janvier lors de leur séminaire annuel, en compagnie des chefs d’états qui viennent écouter leurs doléances. Signe des temps, la Chine y occupe maintenant une grande place au côté des « anciens » : USA et UE. La Russie n’est plus là car elle organise son propre séminaire de riches à Saint Petersbourg en mai.
Hasard que les trois grandes puissances mondiales (USA, Russie, Chine) soient dirigées par des personnalités autoritaires ou dictatoriales au profil nationaliste (Trump, Poutine, Xi Lin Ping) ? Ultra libéralisme et autoritarisme font bon ménage. Et ils usent d’un cynisme des plus absolus pour défendre au mieux leurs intérêts contre les peuples.
Eux, les puissants, veulent encore plus changer le système pour asseoir toujours mieux leurs privilèges. Nous, nous voulons changer les règles qu’ils ont élaborées afin de promouvoir une société d’égalité, de justice sociale et environnementale.
Le printemps revenu nous offre la possibilité, 50 années après le « joli mois de Mai », de passer à l’offensive. La lutte des cheminot-es est emblématique de ce combat de société. Soyons avec eux dans l’action ! ●
Laurent Zappi