Le gouvernement espagnol est en train d’interdire
l’avortement aux femmes espagnoles, droit qu’elles
pensaient acquis depuis 1985 ! Le droit à disposer
de son corps paraît une évidence pour la plupart des
femmes européennes, mais ce projet de loi montre à
quel point ce droit reste fragile et doit être défendu.
En France, le droit à l’avortement n’est pas menacé
directement : au contraire, le gouvernement vient de
supprimer (enfin!) la notion de détresse dans l’accès
à l’avortement. Mais c’est le manque de centres IVG,
les suppressions massives de postes dans les
services publics de santé qui rendent ce droit difficile
d’accès.
Et l’offensive réactionnaire est loin d’être le seul fait
du gouvernement espagnol : des manifestants anti-
avortement dans la rue le 19 janvier, « jour de
colère » à l’appel des réseaux d’extrême droite le 26
janvier…
Dans certains départements, des parents d’élèves
appellent à retirer les enfants de l’école un jour par
mois, non pas pour protester contre le manque de
moyens ou la réforme des rythmes scolaires, mais
pour faire interdire « la théorie du genre » à l’école…
C’est à dire pour empêcher le début d’une éducation
anti-sexiste qui lutterait contre les stéréotypes et
favoriserait l’égalité entre les filles et les garçons.
Les idées de l’extrême droite font leur chemin parmi
les salarié-es en attente de réponses à la crise,
réponses que le gouvernement ne donne pas en
continuant à arroser les patrons !
La campagne intersyndicale CGT-FSU-Solidaires
contre l’extrême droite et ses pratiques, qui sera
lancée le 29 janvier par une journée de formation et
un meeting, constitue un premier pas dans la
nécessaire mobilisation des salarié-es contre leurs
pires ennemis !
[(Partout en France, des manifestations auront lieu le
1er février pour soutenir les femmes espagnoles
dans leur combat, et rappeler qu’ici aussi, il faut
rester vigilant-es !)]
Stéphanie RIO, École E. Vaillant, Le Havre.