Force est de constater que les questions sociales ont disparu du débat politique. Non pas qu’elles n’intéressent personne, la preuve on en parle au sommet européen de Porto, mais elles ne sont rien face aux questions sécuritaires, à la position toujours plus centrale de l’extrême droite, à la gestion erratique de la crise sanitaire. Et pourtant, les plans de licenciements se succèdent, la précarité et la pauvreté croissent indéfiniment. Le nombre de Français·es sous le seuil de pauvreté en 2021 est estimé à près de 12 millions, soit 18.46% de la population française. Plutôt que de s’attaquer à toutes ces souffrances et à ces conditions de vie dignes du XIXème siècle, le gouvernement s’attaque aux libertés fondamentales, aux services publics, à l’assurance chômage. Les politiques libérales se poursuivent et ce n’est pas grave, c’est peut-être même recherché, par l’exécutif si elles sont le terreau de l’extrême droite, de Zemmour, de Retailleau, de Lévy … Car, aujourd’hui dans le monde et en France, certaines choses se portent bien, ce sont l’extrême droite, les réactionnaires, les racistes,… On les retrouve sur les plateaux de télé, à la radio, dans des courriers épistolaires de généraux. Ils fomentent même des attentats contre une loge maçonnique. Mais, soyons sans crainte, E Macron veille et sera le rempart contre l’extrême droite même si son curseur politique en est le principal responsable car il creuse toujours plus le fossé entre les riches et les pauvres, entre les centres-villes et les banlieues et le monde rural paupérisé. La crise des gilets jaunes a pointé ces écarts toujours plus visibles, toujours plus inquiétants. Les réponses gouvernementales n’y répondent toujours pas et l’inaction politique face à la disparition des services publics à la campagne ou ailleurs en est un marqueur.
Le camp de la transformation sociale doit prendre ses responsabilités tant contre les politiques libérales que contre la montée de l’extrême droite. Cela passe par la mise en débat d’actions interprofessionnelles ou sectorielles dans la période. Cela passe par une initiative la plus large possible contre le RN, ses affidés. Ne rien faire serait pire que de tenter de s’opposer à ces deux fléaux qui une fois au pouvoir : Brésil, Hongrie, Etats-Unis sous Trump, … ne sont que source de dégâts pour les peuples. A nous de travailler à des alternatives et à la constitution d’un vrai bloc d’opposition à ces fléaux.
Crédit image : (cc) Pascal Rey sur Flickr