Motion Réunion de l’Ecole Emancipée :
Tous les 10 ans environ, la Réunion explose. Le gouvernement français fait mine de découvrir notre île et envoie les gendarmes mobiles et son ministre de l’outre-mer. Les ministres, les assises, les préfets défilent, mais la misère reste.
C’est dans ce contexte que du 17 au 30 novembre, l’île a été totalement paralysée par le mouvement des gilets jaunes. L’ampleur du mouvement s’explique par le contexte particulier de l’île :
- Cherté de la vie (prix en moyenne 7,1 % plus élevés que dans l’hexagone).
- Chômage trois fois plus élevé (23 % et % de 50 % chez les jeunes).
- Fortes inégalités salariales et sociales (avec 42 % de la population en dessous du seuil de pauvreté).
- Corruption.
Dans l’Education, illettrisme reste très élevé (116000 illettrés) et les jeunes qui constituent 20 % de la population voient 1 sur 3 d’entre-eux quitter le système éducatif sans qualification.
Ce contexte particulier exige d’une part des mesures d’urgence et d’autre part des mesures à moyen et long terme comme le renforcement des services publics.
A l’instar des annonces présidentielles et gouvernementales intervenues récemment dans l’hexagone, les mesures annoncées par la ministre de l’outre-mer sont très en-deça des attentes de nos concitoyen·nes. Le mouvement social qui s’était tassé après la venue de la ministre reprend sous diverses formes (opération escargot, blocages de supermarché…) et les lycéen·nes commencent elles et eux aussi à se mobiliser.
C’est pourquoi il est urgent de prendre en compte les retards structurels qui perdurent à la Réunion. Le SNES exige que soit enfin mis en place le plan de rattrapage qu’il réclame de longue date ainsi que le classement de tous les établissements de l’île en Education Prioritaire.