Motion EE CAN SNES Septembre 2008
Texte action présenté par école émancipée. CAN des 9 et 10 septembre
La politique ultra libérale et répressive menée tambour battant par Sarkozy et son gouvernement appauvrit toujours plus, réforme après réforme, la population. Cette politique cohérente pose les bases d’une société sans solidarité, sans justice sociale.
L’OCDE et le FMI hésitent à se prononcer pour déterminer qui de l’Europe ou de l’Amérique plongera le premier.
L’OCDE revoit à la baisse la croissance prévue dans toute la zone euro et prévoit pour la France un taux de 1% alors que le gouvernement tablait sur 1,8 pour 2008. Il annoncera le 24 septembre son prochain projet de budget et on sait déjà qui va payer.
Emplois, salaires et pouvoir d’achat
Côté emploi, les chiffres du chômage augmentent (7,6% de demandeurs d’emploi). La loi votée en urgence au mois de juillet imposant aux chômeurs d’accepter des « offres raisonnables » d’emplois et instaurant une suppression de la dispense de recherche pour les plus de 57 ans permet des radiations en masse et donc de plus beaux chiffres et de substantielles économies!
Avec la récente loi sur la réforme du temps de travail, le taux annuel d’heures supplémentaires est fixé par accord d’entreprise ou de branches, que l’employeur pourra dépasser immédiatement et sans autorisation de l’inspection du travail individualisant toujours plus les relations employeur/salarié. La contrepartie des heures effectuées peut se faire sous forme de repos (30 minutes par heure accomplie) et donc sans réelle rétribution… Le code du travail vole en éclats, on travaille plus, de manière complètement flexible et annualisée mais on ne gagne pas plus.
Les situations d’emploi se dégradent. D’après l’INSEE (6 août), le temps de travail moyen des français est de 41 heures/semaine, les formes précaires de l’emploi augmentent (12%) ainsi que les temps partiels (17,2% des salariés dont un tiers – et encore plus chez les femmes – voudrait travailler plus).
La proportion de déclassés augmente chez les 35-39 ans. Les femmes sont encore les plus touchées. Dans le même temps, le niveau d’éducation atteint un niveau sans précédent montrant ainsi un affaiblissement du lien diplôme/position sociale.
Sur le fond, le RSA pose problème en subventionnant indirectement le travail précaire, le temps partiel imposé et les bas salaires. Son financement soulève une vive controverse car le bouclier fiscal en exonère de fait les plus riches.
Le pouvoir d’achat des salariés ne cesse de se dégrader et, côté revalorisation des pensions de retraite, les 5% annoncés ne compense pas l’inflation.
Protection sociale
Les retraites :
La plupart des dispositions prévues figureront dans le budget 2009 de la sécurité sociale présenté fin septembre. L’allongement à 41ans pour une retraite à taux plein est acté. le cumul emploi-retraite est simplifié, harmonisé entre les régimes. Le taux de surcote passe à 5%/an dés la première année Pour le financement, les cotisations connaîtront une augmentation de 0,3%.
La santé:
Woerth a annoncé fin juillet la création d’une nouvelle taxe sur le chiffre d’affaire des complémentaires santé ce qui ne manquera pas de provoquer une augmentation des tarifs. Par ailleurs, cette décision s’est prise en dehors de toute instance compétente sur ces questions.
Pour financer la sécurité sociale, il aurait été envisagé de créer une taxe payée par les employeurs sur les primes d’intéressement. L’information a été démentie très rapidement par Bercy, alors que les salariés payent eux sur ces primes et sur les plus-values réalisés sur le placement de leur épargne salariale, la CSG et la CRDS.
Les services publics
Avec la poursuite de la RGPP et le budget 2009, le gouvernement va continuer la démolition des services publics.
Les hôpitaux : la fermeture des établissements de proximité se poursuit mais les luttes des élus et des usagers, cet été, ont démontré une fois de plus l’attachement de la population au service public et sa capacité à se mobiliser pour le sauvegarder.
La Poste : Contre la transformation en SA dés 2010 et l’ouverture du capital en janvier 2011, les syndicats préparent la grève du 23 septembre tandis qu’un appel au référendum est lancé. La CFDT se déclare d’ores et déjà opposée à cette idée contrairement à la CGT.
Face à l’ampleur des attaques, la rentrée sociale s’annonce pour l’heure plutôt poussive et sur fond de forte division entre les confédérations. Malgré l’appel de Thibaut déclarant que l’urgence est à l’action et l’unité, la journée « d’action d’ampleur » du 7 octobre – pour laquelle un accord sur un mot d’ordre de grève interprofessionnelle n’a pas été encore emporté (L’UNSA à travers Alain Olive avait prévenu avant même la réunion du jeudi 4 que la grève était exclue) – est déjà marquée par le désistement de FO et de la CFTC.
EDUCATION :
Dans l’Education, la rentrée se passe mal :
Les effectifs explosent, dégradant encore les conditions d’enseignement.
L’annonce de la suppression de 13 500 postes au budget 2009 qui s’ajoutent aux 11 200 de l’an dernier marque l’aggravation sans précédent d’une politique « éducative » dont un des objectifs, de moins en moins masqué, est la réduction des dépenses publiques. Alliée aux autres mesures ministérielles, elle signe l’abandon de toute ambition en matière de démocratisation scolaire.
La poursuite de la politique de libéralisation des dérogations à la carte scolaire (+ 17% cette année) conduit à une dégradation dramatique de la situation des établissements scolaires qui connaissent le plus de difficultés et qui sont désormais en voie de ghetthoïsation accrue.
La mise en place de l’accompagnement éducatif et de quelques autres mesures de la même eau (stage de rattrapage pendant les vacances et autres écoles ouvertes) permet au gouvernement de prétendre remédier à peu de frais à l’échec scolaire alors même que sa politique en réalité l’aggrave.
La multiplication des heures supplémentaires se heurte heureusement à la résistance des personnels et ce, en dépit de la pression exercée par l’administration et l’annonce d’une prime « récompensant » l’acceptation de la 3ème HS. Toutefois la multiplication des vacations et du nombre de postes sur plusieurs établissements qui en résulte aggrave durement les conditions de travail de nombreux titulaires autant qu’elle accentue la précarisation des non-titulaires.
Lycée :
En ce qui concerne le lycée, en juin dernier le Snes a fait le choix d’entrer en discussion avec le ministère sur la question du lycée. A l’issue d’une année de luttes avec ce même ministère, ce choix a pu paraître problématique à un certain nombre de collègues. Les premiers relevés de discussion et les annonces du ministre lui-même ne peuvent qu’inquiéter. Sous le prétexte de mettre à bas un lycée napoléonien fantasmé, se met en place un lycée d’essence libérale :
– concurrence entre les établissements avec accroissement de leur autonomie et du pouvoir des chefs d’établissement
– réduction du temps scolaire au profit d’activités externalisées
– modification des missions des enseignants au détriment des autres personnels (Co/psy et CPE)
– diminution de l’offre de formation par le recentrage sur des savoirs dits fondamentaux et la modularisation des enseignements
• Le calendrier proposé par le ministre n’est pas acceptable (mise en application à la rentrée 2009) et le SNES continuera à exiger de façon unitaire une révision de celui-ci, pour permettre un véritable débat dans la profession.
•Le Snes considère que toute réforme ne peut avoir lieu dans le cadre budgétaire actuel (qui prévoit 4500 suppressions de postes dans le second degré). La condition pour que le SNES continue de participer à la discussion est que le gouvernement renonce à ces suppressions et propose un autre budget pour l‘Education nationale.
Mastérisation
Ne nous trompons pas : l’élévation du niveau de recrutement, qui fait partie des mandats du SNES, est aujourd’hui une proposition du gouvernement : il ne faut pas se laisser berner par les déclarations d’intention et rester vigilant et ferme sur les conditions de mise en œuvre de cette réforme.
Précarité :
Le recrutement au master des nouveaux enseignants pose le problème de la titularisation des non titulaires sans master. Le Snes doit obtenir de la part du ministère des engagements fermes sur cette question notamment en exigeant le droit pour les non titulaires d’être titularisés sans master, eu égard à l’expérience acquise.
D’autre part, le réemploi des non titulaires, qui semble plus important cette année, ainsi que la mise en place des CPC doivent permettre au Snes d’impulser la mobilisation de toute la profession sur la titularisation de tous les non titulaires et l’arrêt du recrutement des non titulaires censé pallier les suppressions de postes. Il faut contrer le discours gouvernemental sur la nécessité d’avoir un volant de précaires et dénoncer les risques d’utilisation de la précarité visant à instaurer une voie de recrutement sur contrats.
ACTION:
Les mobilisations décidées en intersyndicales (jeudi 11/09, jeudis de l’Education, manifestation nationale du 19/10) apparaissent comme des initiatives insuffisantes en l’état eu égard à la gravité des attaques.
Les personnels feront de ces actions un succès d’autant plus grand qu’elles s’inscriront dans un plan qui permet la montée en puissance des mobilisations et la convergence des luttes :
– Le SNES soutient toutes les initiatives s’opposant la privatisation de la poste, et en particulier celle du 23/09.
– La journée du 7/10 revêt une importance particulière. Le SNES proposera à la FSU de porter la grève ce jour là, dans les diverses instances syndicales.
– La manifestation nationale du 19 / 10 doit être un succès : pour ce faire, l’organisation, y compris matérielle de la montée à Paris doit être unitaire, l’objectif étant une manifestation d’ampleur plus importante que celle du 18 mai avec la présence des parents et des élèves.
– Les perspectives de la suite de l’action doivent être annoncées au plus tôt. Une journée de grève dans toute l’Education avant le vote du budget apparaît nécessaire dans le but de faire reculer le gouvernement sur les suppressions de postes annoncées.