Motion EE CAN SNES AccompagnementEduc Septembre 2008
MOTION : Accompagnement éducatif déposée par l’Ecole émancipée
En cette rentrée, le dispositif « accompagnement éducatif » est généralisé à l’ensemble des collèges ; ce dispositif pose les mêmes problèmes que l’an passé, et la circulaire de rentrée ajoute même quelques difficultés supplémentaires : en effet, l’accompagnement éducatif n’est pas inclus dans les services des personnels, il vient donc s’ajouter aux tâches et missions statutaires. Il s’agit par conséquent d’un allongement du temps de travail qu’il convient de dénoncer. Si l’on considère que l’accompagnement éducatif devrait faire l’objet d’un grand service public, il n’est pas possible d’accepter de prendre en charge ce dispositif au sein de l’Education Nationale, que les personnels s’y engagent en plus de leurs missions pédagogiques, et qu’ils soient rémunérés en Heures Supplémentaires : aucun espoir, dans ce cas, qu’un nouveau SP voie le jour, avec des personnels formés et recrutés à part entière pour ces fonctions…
Les domaines que couvre l’accompagnement éducatif du ministère étaient au nombre de trois jusqu’à présent, et cette année, la pratique des langues a fait son apparition ; cela ajoute encore à l’injustice profonde que renferme ce dispositif. En effet, il introduit une grave inégalité d’offre de formation sur le territoire. Un collège qui n’aura pas d’enseignant volontaire pour assurer la pratique d’une langue vivante lèsera, de fait, les élèves qui n’auront pas les moyens d’approfondir les notions vues dans le cours. Gageons que selon la situation sociale des établissements, certains développeront plutôt la pratique langagière, et d’autres se contenteront d’organiser des « jeux de société » ou autres « clubs » moins scolaires. Nous savons que l’inégalité sociale se joue APRES la classe, et l’accompagnement éducatif ne fait que la creuser encore davantage : avec ce dispositif, tous les élèves n’ont plus accès aux mêmes formations (certains ont accès à la pratique d’une langue, et d’autres pas) et dans le même temps, les heures d’enseignement EN CLASSE (identiques pour tous) se réduisent, les conditions se dégradent, rendant plus difficiles les acquisitions scolaires. L’accompagnement éducatif APRES la classe se développe donc bien au détriment des enseignements DANS la classe.
En tout état de cause, ce dispositif pose de multiples problèmes pour les personnels, en terme de temps de travail et de missions ; il ne résout rien pour les élèves, ne permet absolument pas de lutter contre l’échec scolaire ; pire, il est facteur d’inégalités sur le territoire. En conséquence, il convient de s’y opposer et d’appeler les collègues à ne pas y participer.