Le 14 novembre, depuis le porte-avions Charles-de-Gaulle (ça pose son
homme), l’amiral Macron (grand admirateur de Pétain) poursuivait sa
guerre préventive: « je dis juste aux Français, on est en train de
vous mentir et de vous manipuler ». Macron est, encore et toujours, en
embuscade pour apparaître en « progressiste », comme LE rempart contre
l’axe du mal des « populismes ». Un coup-double de bonimenteur lui
permettant de masquer le conservatisme de sa politique, tout en
cherchant à ringardiser ses adversaires politiques en particulier à
gauche (il a besoin de l’extrême-droite).
Macron n’a aucune raison de changer son fusil d’épaule: malgré les
dommages collatéraux (remaniement difficile, dissensions et guerre de
succession à LREM, chômage en hausse, impopularité grandissante),
cette stratégie a fonctionné jusqu’ici. Le mouvement social d’ampleur
qui serait nécessaire est un horizon encore lointain, car les
difficultés à mobiliser sont réelles. Il faut dire que la «
sécurisation » systématique des « poches de résistance » par le
recours aux « forces de l’ordre » (la police et Benalla contre les
manifestant-es, les plaintes en diffamation contre les femmes
dénonçant des agressions sexuelles et sexistes, ou contre les
journalistes pour leurs enquêtes, etc.) est une arme de dissuasion
efficace.
Macron et son escouade ont le champ quasiment libre (la division
syndicale étant un facteur aggravant) et mitraillent droits sociaux et
solidarités. Après les mesures fiscales en faveur des entreprises, la
casse du Code du travail et la sélection à l’entrée à l’Université, le
gouvernement s’attaque à l’assurance-chômage, aux retraites, à la
Fonction publique et à l’Éducation.
Le colonel Blanquer et la capitaine de vaisseaux Vidal bétonnent les
réformes exigées par les politiques internationales néolibérales, très
intéressées par la qualification de la main d’œuvre, et donc par le
système éducatif: baisse des emplois, mise en concurrence généralisée
par les comparaisons des « performances » des élèves, des
enseignant-es et des établissements et développement de la logique des
compétences, y compris dans la formation des enseignant-es pour mieux
les tenir sous contrôle.
C’est la fameuse « priorité à l’éducation » ! #pasdevague ? Si les
niveaux de mobilisation ont été très variables, le 12 novembre a
montré une certaine capacité d’impulsion de la FSU.
Construisons la suite, les coalitions, pour faire converger toutes les
forces d’opposition à Macron et à ses politiques libérales. Le
renforcement de la Fédération aux élections professionnelles est un
élément de cette construction. Attaquons sur tous les fronts
(assurance chômage, écologie, éducation, femmes, LGBT, migrant-es,
retraites, services publics, etc.) sans exclure aucune modalité
d’action. La montée en France et dans le monde de l’extrême-droite
rend le travail de convergence d’autant plus urgent que les luttes
victorieuses sont souvent de longue haleine. ●
MARIE HAYE, LE 15
NOVEMBRE 2018.