Louis Astre, qui vient de nous quitter à 96 ans, fut un militant du syndicalisme enseignant durant des dizaines d’années. Résistant dans l’Ariège, il devint ensuite enseignant dans le technique, militant de la FEN et de la SFIO (puis du PSU à cause de ses désaccords sur l’Algérie). Il fut en 1966 secrétaire général du SNES, réorganisé par la fusion entre les syndicalistes de l’enseignement « classique et moderne » et celles et ceux du technique. Appartenant au courant majoritaire dans la FEN de l’après-guerre, polémiquant avec Unité et Action et l’Ecole Emancipée, il considérait que « ces débats ne devaient pas mettre en cause l’unité de la FEN, la solidarité fondamentale des travailleurs ».
C’est au nom de ce principe qu’il refusa l’opération menée par la majorité de la FEN qui devait conduire à l’éclatement de celle-ci en 1992 et à la création de la FSU. Avec cohérence, c’est donc la FSU qu’il rejoignit, présidant son Institut de 1994 à 1998. Il représentait cette génération de militant·es attaché·es à l’unité du mouvement syndical enseignant et à ses liens avec la classe ouvrière. Il a, à ce titre, symbolisé la continuité entre le syndicalisme unitaire et démocratique que la FEN avait porté après la scission de 1947 et la FSU.
On peut lire sa biographie dans le Maitron : https://maitron.fr/spip.php?article10321