Une fois encore, la promesse de « remise à plat de la politique fiscale », annoncée par le premier ministre après les mobilisations multiformes des « bonnets rouges », n’aura été qu’un grand exercice de communication. Non pas que, dans les rangs des militant-es combatives et combatifs, on se soit attendu à un grand soir fiscal qui aurait visé à réintroduire une réelle progressivité de l’impôt, à une véritable chasse aux niches fiscales, en particulier pour les entreprises, ou à une remise en cause de la fiscalité scandaleusement douce sur le patrimoine, mais quand-même !
Cette annonce de remise à plat aurait dû être l’occasion de revenir sur la mesure, objectivement réactionnaire, de faire financer les baisses de cotisations patronales du crédit impôt compétitivité
(et du crédit impôt recherche) par la hausse de la TVA, impôt le plus injuste qui soit. Le gouvernement, aveuglé par sa volonté de poursuivre coûte que coûte sa politique d’austérité afin de ne pas décevoir Bruxelles, et tétanisé par la crainte de froisser le MEDEF et les chefs d’entreprises en général, en arrive à adopter très exactement les mesures du candidat Sarkozy en 2012 : faire payer les pauvres pour favoriser les profits des plus riches, au nom de la sacro-sainte compétitivité !
Même la symbolique contribution sociale qui consistait à diminuer le taux de TVA sur les produits de première nécessité de 5,5 à 5% a disparu lors de l’adoption de la loi de finances 2014.
Pour l’ensemble des salariés, l’année 2014 s’annonce donc comme l’année de la baisse brutale du pouvoir d’achat. En effet, entre la politique de modération salariale, dans le public comme dans le privé, le poids du chômage de masse, la hausse des cotisations retraites pour les salariés (non compensées comme c’est le cas pour les cotisations patronales) et la hausse de la TVA, ce sont encore des dizaine de milliards d’euros qui vont être ponctionnés dans les poches des salariés pour permettre aux entreprises et aux actionnaires de dégager des profits … qui feront les emplois de demain comme on le disait à la fin du siècle dernier, mais aujourd’hui, plus personne n’y croit !