Les enjeux du congrès du SNES sont fortement dépendants de la date à laquelle il se déroule.
23 mois après l’élection de François Hollande, 15 jours après la journée d’action et de grève du 18 mars, au lendemain du deuxième tour des élections municipales et de l’ouverture de discussions sur le métier, plutôt que d’organiser la mobilisation de la profession pour imposer une réduction du temps de travail et une amélioration des conditions de travail pour tous et toutes, la direction du SNES a préféré négocier à froid pour engranger des modifications par rapport au texte initial, modification qui ne représentent aucun progrès par rapport aux statuts de 50.
L’enjeu de ce congrès c’est d’obtenir une rupture avec cette politique pour le moins attentiste du SNES.
Premier syndicat du second degré, le SNES ne peut se contenter de se déterminer par rapport aux prochaines élections professionnelles. Après avoir répété pendant deux ans que la profession n’était pas prête à se mobiliser, que les négociations permettaient des « avancées », notre syndicat doit se lancer vraiment dans les batailles à venir : obtenir une réduction du temps de travail pour tous, un recrutement à la hauteur des ambitions nécessaires pour le service public d’Education Nationale, une amélioration des conditions de travail et d’études, une vraie politique pour les élèves en difficulté … les chantiers sont nombreux !
Les premières mobilisations contre les restrictions des moyens, dans le 92, dans le 93, à Aix-Marseille, dans le Var, ailleurs, doivent être le signal d’un changement de position du syndicat.
Il est temps au niveau national de prendre la rue à notre tour, pour l’Education, pour les salariés, pour la société.
Continuer d’attendre et de laisser faire le gouvernement ne peut que renforcer le camp de la droite dure et de l’extrême droite.
Le SNES dans et avec la FSU doit multiplier les initiatives en ce sens. C’est, pour les militants Ecole Emancipée du SNES, l’enjeu de ce congrès, c’est pour cela que les délégués EE pèseront de toutes leurs forces pour que le SNES prenne enfin une nouvelle direction : celle des mobilisations !