- CDFN de septembre, intervention de l’école émancipée par Amandine Cormier –
Aucune surprise dans la nomination du nouveau gouvernement, coup de barre à droite toute avec une dizaine de ministres, ministres délégué·es, secrétaires d’état ayant pris des positions très conservatrices voire réactionnaires (votes, expressions publiques) sur un certain nombre de sujets : contre le mariage pour tous·tes, la PMA, la transition de genre des mineur·es, l’interdiction des thérapies de conversion, contre la constitutionnalisation de la liberté d’avoir recours à l’IVG, son remboursement …
Petit florilège non exhaustif :
Bruno Retailleau, nommé à l’Intérieur avait manifesté contre le mariage pour tous et il était aussi opposé à l’inscription de l’IVG dans la Constitution
Laurence Garnier, secrétaire d’Etat à la Consommation, opposée au mariage pour tou-tes et à la constitutionnalisation de l’IVG, elle a aussi refusé en 2021 la création d’un délit sanctionnant les thérapies de conversion
Annie Génevard, ministre de l’agriculture avait justifié son vote contre l’inscription de l’IVG dans la constitution au titre que « ce droit n’est pas menacé au sein de notre pays »
Patrick Hetzel, nommé à l’Enseignement supérieur, s’était notamment prononcé contre la PMA pour les couples de femmes et les femmes seules
D’autre part, la création d’un ministère fourre-tout « Solidarités, autonomie et égalité entre les femmes et les hommes » en dit long sur la relégation au 2nd plan d’un certain nombre de dossiers, notamment celui de l’égalité entre les femmes et les hommes qui aurait mérité un ministère de plein exercice avec un budget dédié Au lieu de ça nous avons un ministère délégué à la famille et à la petite enfance dans la droite ligne du réarmement démographique appelé de ses voeux par le Président de la république. Et si nous avons échappé à la nomination de Laurence Garnier, l’égalité entre les femmes et les hommes n’obtient qu’un secrétariat d’état avec à sa tête Salima Saa une ancienne directrice commerciale de chez Véolia. Autant dire qu’elle risque de poursuivre la politique en matière d’égalité professionnelle par le haut en l’absence des moyens nécessaires pour changer le cours des choses.
Au moment où les droits des femmes sont au coeur de mobilisations : 14/09 en soutien à Gisèle Pélicot, le 28-09 pour la défense du droit à l’avortement et à venir le 25 novembre, journée internationale d’éradication des violences faites aux femmes, c’est un message délétère et inquiétant pour l’égalité et les droits humains qui est envoyé avec la nomination de ce gouvernement.
Dans l’éducation nationale, que va-t-il advenir de l’EAS, du projet de programme d’EVARS qui n’est toujours pas à l’ordre du jour du CSE. Nous pouvons légitimement craindre que ce gouvernement recule et aille dans le sens de groupes comme SOS éducation et Parents vigilants qui s’opposent à l’éducation à la vie affective et sexuelle.
Ce gouvernement qui fait la part belle aux anti-choix, anti-droits et qui va devoir donner des gages à l’ED, va nous obliger à redoubler de vigilance sur les reculs possibles en matière de droits des femmes, des personnes LGBTQIA+ et toutes les minorité·es opprimé·es, Il nous appartient de nous placer en force d’opposition à cette poussée réactionnaire et à mobiliser contre les reculs probables et pour obtenir des droits et l’égalité pour tout·es.