Réaffirmer le sens du travail social,
lutter contre l’instrumentalisation
de nos pratiques, refuser la modélisation,
la stigmatisation,
la culpabilisations des usagers
des services sociaux ont été parmi
le principaux thèmes traités.
Le Congrès national du SNUAS-FP-FSU vient de s’achever. Il a eu lieu dans un contexte particulier. Depuis de nombreuses années et plus particulièrement lors du dernier quinquennat, sous couvert de restrictions budgétaires, les services sociaux de l’Education nationale, déjà exsangues avec seulement 2500 agents, ont été frappés par les réorganisations de services imposées par le ministère, en multipliant les lieux d’interventions, et donc en diluant les temps de présence des assistants sociaux dans les établissements, au détriment de l’accompagnement social des élèves, des personnels et des étudiants.
Les choix politiques, sociétaux de ces dix dernières années ont également précarisé l’ensemble des familles ainsi que les agents du ministère. Les conséquences sociales, éducatives, familiales ont eu des répercussions sur la scolarité des élèves et des étudiants sans que de nouvelles politiques sociales soient mises en place.
Redonner sens
au travail social
Le SNUAS a donc réaffirmé son exigence de porter les valeurs essentielles qui sous-tendent le travail social. S’opposer à la transformation de nos pratiques ; lutter contre la perte de sens lorsque travail social rime avec dispositif social, lorsqu’un amalgame est fait entre objectif et moyen, lorsque l’action sociale n’est évaluée qu’au travers de données quantitatives dont le seul objectif est le contrôle de l’activité des personnels et des services ; refuser la stigmatisation et la culpabilisation des familles, lorsque l’usager, mis « sur le bas côté » par les injonctions politiques et économiques, déconnectées de la réalité de terrain, est dénoncé à la vindicte populaire comme le « responsable ».
Pour une politique
de la jeunesse ambitieuse
Le SNUAS attend du nouveau gouvernement un renforcement des principes émancipateurs de l’école publique et laïque : la lutte contre les inégalités, la priorité des politiques éducatives définie par l’ordonnance de 45, l’abrogation de la loi de prévention de la délinquance et de l’arsenal de mesures coercitives (centres fermés, établissements pénitenciers pour mineurs).
Il condamne tout dispositif qui accélérerait l’exclusion scolaire en éclatant les règles communes de l’Éducation nationale (ERS, internat d’excellence, CLAIR, etc…).
Il refuse la stigmatisation des plus fragiles au travers des raccourcis « pauvreté = délinquance » et s’oppose à la sélection des élèves sur des critères de valeur (bien ou mal).
Reconnaissance
de nos qualifications
Le SNUAS a également appelé lors de son congrès à la poursuite des mobilisations et des revendications non abouties. Le SNUAS est mobilisé depuis de nombreux mois autour de la reconnaissance de notre parcours de formation à sa juste valeur et la requalification de notre profession. Il s’est donc mandaté pour exiger des ministères des Affaires sociales et de l’Enseignement supérieur et de la recherche la collation d’un grade universitaire (Master 1 en ce qui concerne le corps des Assistantes sociales) pour notre diplôme d’État (DEASS). Cette reconnaissance doit permettre de voir aboutir notre revendication d’accès à la catégorie A type et la reconnaissance de notre diplôme d’État au niveau II de la nomenclature du Répertoire national des compétences professionnelles.
Le SNUAS-FP dans la FSU
Le SNUAS a réaffirmé son attachement au « U » de la FSU. Avec les nouvelles règles du dialogue social, nous avons toujours en perspective l’unité du mouvement syndical. Son émiettement actuel n’est pas sans conséquence sur l’aboutissement de nos revendications. De même que nous pensons souhaitable de rapprocher la défense des intérêts du secteur public et privé, nous avons réaffirmé notre mandat du congrès de Rennes : rechercher les convergences avec la CGT et Solidaires, sans exclusive, car elles sont les deux confédérations les plus proches dans les luttes.
Le SNUAS s’est également redit très attaché aux principes fondateurs de la FSU : représentativité dans les instances de toutes ses composantes (syndicats, SD et tendances) et règles de prises de décisions qui permettent aujourd’hui un fonctionnement respectueux de toutes les expressions, en gardant la règle des 70%. ●
Hélène Laingui