Depuis le 27 mars, la pétition « Plus jamais ça » initiée par 16 associations (ATTAC, Greenpeace …) et organisations syndicales (FSU, CGT, Solidaires) pose les bases d’un « jour d’après » en rupture avec le monde d’avant la pandémie. Cette action commune débouche sur 34 propositions à prendre pour mettre en place un monde plus équitable, plus juste, soucieux de l’environnement et des habitant‧es. La pétition et les propositions sont des leviers sur lesquels s’appuyer pour créer une réelle alternative au libéralisme.
En effet, les mesures économiques de sortie de crise sanitaire prônées par les libéraux et le gouvernement sont issues des logiciels patronaux et reprennent toujours les mêmes antiennes.
Aucune voix discordante au gouvernement pour dénoncer les plans de licenciements. Ainsi Bruno Le Maire, ministre de l’économie, demande à Renault de sauver l’usine de Flins tout en validant les fermetures de trois autres sites industriels. Aucune voix non plus pour tenter une expression sur la nécessaire reconversion de sites de production. Que va-t-il advenir des chaînes de montages d’Airbus à Toulouse quand on sait que le rapport aux transports aériens va changer ? Que se passera-t-il aux chantiers navals de Saint-Nazaire pour palier la probable fin des monstres marins de croisière, énergivores et polluants ? A chaque fois, ce sont plusieurs milliers de salarié‧es qui sont menacé‧es avec comme premières victimes les intérimaires et les sous-traitants. La sortie de la crise sanitaire ne peut être indolore au regard de la baisse de la demande mais elle ne peut se résumer à licencier et à saper les droits des travailleur‧euses : supprimer les 35 heures et des RTT, rogner les congés payés.
Le monde d’après porté par les 16 prend en compte cette sortie de crise avec en perspective : un plan de développement des services publics, le financement des besoins sociaux et écologiques des populations par la BCE, une fiscalité bien plus juste et redistributive… Des solutions existent, à nous collectivement de les partager dans des comités locaux pour les imposer dans le débat public. À nous de réfléchir aussi à créer un rapport de force en parallèle de ces comités pour porter notre projet collectif. La journée d’action programmée le 16 juin pour la défense de l’hôpital peut être la première étape d’une mobilisation nécessaire à la création de cette alternative politique.