Le contexte social est difficile. Le gouvernement mène tambour battant une politique d’affrontement social. Dans la tête des salarié-es, il apparaît comme le gouvernement au service des plus riches mais élu et installé. Ils ont conscience de la hauteur de ce qu’il y a à construire pour inverser le cours des choses.
Cette conscience, au SNUipp et à la FSU nous conduit à essayer de réfléchir à comment construire les mobilisations en partant des préoccupations des collègues, construire les éléments de convergences des luttes et les mobilisations pour inverser le rapport de force.
On sent à la fois une écoute et une approbation de ce que l’on dit du modèle libéral dynamitant les solidarités et en même temps une difficulté pour mettre les collègues en action.
La journée d’après-demain est révélatrice. Nous avons une volonté d’être dans le camps syndical de qui ne veut pas voir déconstruire notre modèle social et veut obtenir des avancées pour la justice sociale, sans nier notre difficulté à mobiliser le milieu. Le fait dans ce contexte que la FSU n’ait pas été signataire dès le départ de l’appel au 16 novembre ou notre absence de l’appel des fédérations de fonctionnaires manque de la combativité nécessaire.
Mais dans cette période difficile, nous avons quelques espoirs et quelques responsabilités.
Quelques espoirs d’abord.
Notre outil collectif, notre syndicat est capable de fédérer nos collègues en parlant de métier et de nos conditions de travail, de porter ce qui fait commun pour construire des revendications collectives. Il est capable de situer l’école dans la société et d’informer toujours les collègues des enjeux sociaux, sociétaux, environnementaux.
Quelques responsabilités bien sur…
Je crois qu’on peut trouver chez nos anciens une formule assez forte issue de la charte d’Amiens : la double besogne du syndicalisme. D’une part défendre et améliorer les conditions de travail des salariés et d’autre part œuvrer au changement de société vers une société débarrassée de toute oppression.
Cette besogne, pour ce qui nous concerne consiste aujourd’hui à imposer nos sujets, ceux discutés par les collègues à l’agenda antisocial du gouvernement, à refaire émerger nos revendications.
De ce point de vue, il est nécessaire de rencontrer les collègues en leur proposant de porter collectivement des revendications et d’agir.
Agir sur le temps et la forme du travail en redynamisant notre campagne pour rendre visible la charge de travail. La campagne des APC nous place comme le syndicat qui dit fortement que les enseignants travaillent trop et que le temps d’APC est inutile et doit être libéré. Il profile un syndicat qui veut voir améliorer avec les personnels les conditions d’exercice du métier.
Agir sur la dégradation des conditions de travail avec les effectifs trop chargés (et qui risquent de l’être encore plus dans les années à venir en construisant les CP et CE1 à 12 en REP+ sur le dos des autres élèves), le besoin de Rased en nombre suffisant, l’impossibilité trop souvent d’intégrer correctement les élèves en difficulté sans les moyens et le temps qui va avec.
Une campagne qui pourrait s’articuler … autour d’une communication sur l’état de l’école publique et la situation de ses personnels avec en ligne de mire une mobilisation forte au deuxième trimestre.
Une campagne, enfin, qui met en exergue que les attaques font échos à celles des salarié-es dans les autres secteurs. Donc une campagne pour construire les éléments de convergence.