Tout d’abord, il faut que nous soyons clairs entre nous. Pour celles et ceux qui percevront l’ISAE, l’augmentation sur la feuille de paye sera conséquente. En tout cas plus visible que les conséquences des très timides reconstitutions de grilles de PPCR ou du micro dégel du point d’indice.
C’est aussi le fruit de la construction d’un rapport de force avec les gouvernements successifs et d’une campagne d’opinion pour alerter sur le déclassement salarial des enseignantes et enseignants des écoles, en particulier au niveau européen.
Personne n’est complètement dupe de la tactique électoraliste… mais cela n’empêche que l’augmentation de l’ISAE est surtout le fruit d’une mobilisation des personnels, de l’action syndicale, des grèves, du travail d’argumentation sur le déclassement salarial des enseignants du premier degré. Si nous n’avions pas installé cette musique et mis en avant les comparaisons internationales, cela ne serait pas tombé sur le tapis.
Pour autant, cela ne peut suffire.
Il s’agit maintenant non seulement de récupérer les pertes cumulées de pouvoir d’achat avec un fort rattrapage de la valeur du point d’indice et une reconstitution des grilles indiciaires des enseignants mais aussi d’intégrer l’indemnitaire au traitement indiciaire sous la forme de points d’indice supplémentaires. Car c’est tout le sens de notre revendication.
Le SNUipp a pris l’entrée indemnitaire, bien que ce ne soit pas, à juste titre, sa tasse de thé. L´exigence de l’alignement de l’ISAE sur l’ISOE n’avait de sens que dans cette perspective.
Aujourd’hui, donc, Isae ou Isoe, il existe une indemnité de 1200 euros dans le premier comme dans le second degré qu’il va falloir maintenant transformer en points d’indice.
C’est le moment, car c’est maintenant que sont discutées les nouvelles grilles enseignantes dans le cadre des discussions PPCR et qu’il est donc possible d’intégrer 27 points d’indice par échelon plutôt que les 9 prévus.
C’est le moment pour porter un mandat unifiant pour toutes et tous. Pour que tous les PE perçoivent l’ISAE, quel que soient leur poste ou leur lieu d’exercice : PEMF, Segpa et Erea, CPC, enseignants en centre pénitentiaire ou hôpital… qu’aucun collègue n’en soit écarté.
C’est le moment car c’est aussi la garantie pour les collègues en congés maladie, maternité, longue durée qu’ils ou elles la percevront.
C’est le moment, car cela aura un impact fort différent sur les pensions.
Enfin, c’est le moment parce que, plutôt que d’opposer enseignantes et enseignants du premier et du second degré, cela permet de revendiquer, ensemble, avec tous les syndicats enseignants de la FSU la transformation de l’indemnitaire en indiciaire. C’est le moment de faire vivre le fédéral. C’est le moment de dire qu’il ne faut pas lorgner sur la poche de nos collègues du second degré mais prendre en se donnant les moyens à la caste de la fraude fiscale des panamas papers et des cadeaux fiscaux au patronat.