Hier, nous avons appris une mauvaise nouvelle pour le syndicalisme, une mauvaise nouvelle pour le droit du travail.
Après la condamnation de Laura Pfeiffer, Inspectrice du travail à Annecy qui a été condamnée pour avoir dénoncé les pressions de TEFAL à son encontre, auprès de sa hiérarchie, et pour avoir sollicité le soutien des organisations syndicales.
Après les poursuites contre les salariés d’Air France pour avoir « tombé la chemise » des cadres de l’entreprise, qui par leur morgue et leur suffisance veulent imposer un nouveau plan de licenciement alors que les profits d’Air France n’ont jamais été aussi importants.
Voilà qu’hier soir, nous avons appris la condamnation à de la prison ferme de 8 militants de Goodyear.
Dans ce dossier, il y a deux poids deux mesures. Les militants syndicaux qui ont été harcelés avaient porté plainte. Celles ci ont toutes été classées sans suite.
Après 7 années de combat, un accord a été signé entre la direction et la CGT, avec des dimensions sociales et l’abandon de toutes les procédures judiciaires à l’encontre des militants CGT.
Pourtant, le Procureur de la République, sans nul doute avec l’accord –au moins tacite- du gouvernement a décidé de poursuivre devant les tribunaux 8 militants CGT et a demandé 24 mois de prison dont la moitié ferme.
La justice vient de les condamner à 24 mois de prison dont 9 mois fermes avec 5 années de mise à l’épreuve.
Cette criminalisation permanente de l’activité syndicale est inacceptable. Les propos de Valls de condamnation de la violence des salariés le sont tout autant. Pour lui, la violence sociale dont les salariés d’Air France, de Goodyear sont victimes est plus acceptable que la colère des salarié-es.
Elle est non seulement inacceptable mais elle est infiniment plus forte car elle touche des familles entières en plongeant des salariés dans le chômage, elle remet en cause la justice sociale.
Pour reprendre les propos du communiqué de la CGT d’hier soir : « Le gouvernement est responsable de la justice de son pays ! Une justice qui place le militant syndical au rang de délinquant est une justice de classe. »
Cela concerne au premier plan les salariés victimes de la course au profit mais nous sommes également concernés par cette pénalisation de l’action syndicale. Par exemple, la fiche de relevé d’incident en milieu scolaire et des évènements graves en milieu scolaire place dans la catégorie « atteinte à la sécurité et au climat de l’établissement » place les grèves, blocages, manifestations, rassemblement, perturbations au même endroit que port et usage d’armes.
D’autre part, je me souviens de temps pas si anciens que cela où les DSDEN, les circonscriptions étaient occupées, murées. Et au moment de la carte scolaire nous construisons des occupations d’école, des manifs sauvages improvisées…
Et on va continuer à construire l’action sous toutes ses formes.
La CGT appelle à ce que se constituent partout des comités de défense pour les droits et les libertés. Le SNUipp et la FSU doivent y prendre leur place.