L’année scolaire commence différemment de la précédente. Dans une forme de continuité mais différemment.
Continuité d’abord, dans le rythme des contre réformes gouvernementales pour détruire les acquis sociaux en remettant en question les fondements du Service Public et de la Fonction Publique, en remettant en question l’assurance chômage et en s’attaquant aux fondements des retraites.
Continuité il y a dans la politique éducative, qu’il faut lire à l’aune de la politique globale du gouvernement, en organisant un pilotage renforcé, en réorganisant le modèle de l’école pour faire entrer partout une gestion RH sur le modèle des entreprises et en renonçant à construire une école créatrice de sens pour tous les élèves, en particulier ceux des milieux populaires.
Continuité il y a dans la politique pro riches mais aussi anti pauvres du gouvernement. Dans la morgue des gouvernants méprisants celles et ceux qui appartiennent aux classes populaires.
Mais rupture, il y a aussi.
Rupture quand on pense à la rentrée dernière, à la difficulté à mobiliser sur la loi travail et aux défaites enregistrées.
Rupture dans la crise de confiance que traverse le gouvernement.
Rupture surtout dans la perception de celui-ci : l’état de grâce de Macron est passé. Il a dépassé en impopularité ses prédécesseurs… et c’est peu dire.
Il y a donc urgence à ce que le mouvement syndical reprenne l’initiative pour ne pas laisser s’installer l’idée que l’extrême droite serait la seule alternative au libéralisme. Choix dans lequel Macron souhaite nous enfermer.
Le SNUipp-FSU doit travailler à la fois des éléments pour donner à voir aux collègues les politiques menées, aussi bien sur le terrain éducatif que sur le terrain plus général de la répartition des richesses entre le capital et le travail. C’est ce que nous tentons de faire.
Mais le SNUipp doit aussi permettre aux personnels de se mobiliser de se mettre en action car c’est un des éléments essentiels pour montrer la hauteur de ce qu’il est nécessaire de construire.
Lorsqu’une organisation syndicale appelle à la mobilisation, cela signifie qu’elle envoie un message fort aux personnels sur la hauteur de la riposte à construire. Elle envoie un message à ses militant-es et plus largement à ses syndiqué-es qui sont notre point d’appui principal pour les élections professionnelles et qui ne comprendraient pas que nous passions un tour le 9 octobre.
Nous devons sortir de ce CN avec un mandatement pour le 9 octobre. Nous sommes consient-es que les conditions dans lesquelles cette journée s’est construite n’est pas très bonne. Le 9 a été décidé par FO et la CGT sans que cela puisse permettre clairement quelques clairement quelques précisions sur la plateforme. Elle reste assez générale et il est nécessaire de développer, de notre point de vue la dimension fonction publique.
Donc malgré des doutes que nous allons essayer de lever sur la hauteur de la mobilisation, il parait nécessaire, à quelques semaines des élections professionnelles, d’apparaitre parmi les organisations qui cherchent à construire la riposte plutôt que parmi celles qui pourraient porter un échec dans celle-ci.
Il est indispensable que le SNUipp avec la FSU construise cette journée en appelant à la grève sur une plate-forme précise, centrée sur les personnels et les attaques contre la Fonction publique.
Il est indispensable de construire cette journée en créant le lien avec le quotidien des collègues : mise en place d’une école du tri social, austérité budgétaire et attaques multiples contre le statut et la fonction publique, retraites, salaires et condition de travail.
Il est indispensable de construire la journée du 9 octobre en la situant dans un cadre de construction d’une mobilisation dans la durée, en assumant de bousculer le calendrier social en trouvant dans la bataille des retraites un des points d’orgue de la confrontation sociale.
Ce sera le moment où nous porterons un tous ensemble pour imposer une autre répartition des richesses. Mais demain se prépare aujourd’hui en construisant les fondations dès le 9 octobre.