La Valls à 3 temps, 1 pas en avant, 2 pas en arrière 

Depuis le début du mois de septembre, les associations, les syndicats, les collectifs sont auditionnés
au ministère de l’intérieur sur les questions migratoires.
Mais le gouvernement ne fait aucun geste, même minime,
qui permettrait la moindre amélioration de la situation des étrangers en France.

A la place du changement, le gouvernement multiplie les reculs. Contrairement aux promesses de campagne, des enfants ont été enfermés, des pères de familles expulsés. Les préfets continuent à appliquer les méthodes du sarkozysme. Malgré les demandes répétées de nombreuses associations, aucun moratoire n’a été proclamé en attendant que cette loi soit revue (un texte est prévu au premier semestre 2013).

Avoir le courage
du changement

Expulsée, stigmatisée, les dégâts causés sur la communauté Rom sont considérables.

Elle continue à subir les mêmes politiques inhumaines. Le 11 septembre, le collectif pour le droit des enfants Roms à l’éducation était reçu par Mme Pau Langevin, ministre de la réussite éducative, qui réaffirmait, par l’intermédiaire de 3 circulaires, le droit à l’éducation et à la continuité scolaire. Mais, le même jour et dans les semaines qui ont suivi, expulsions et destructions de biens se sont succédé sans qu’aucune autre issue n’ait été envisagée. Dans ces campements démantelés, vivaient des enfants, des bébés souvent. Ils n’avaient pas choisi de naître là, de vivre dans une extrême pauvreté, de ne pas aller à l’école, de connaître la malnutrition et l’insalubrité. Ceux qui ont réussi à être scolarisés, à avoir accès aux soins et à vivre dans des conditions d’hygiène minimales ne sont pas à l’abri des pressions policières. Ils ne comprennent pas pourquoi les policiers viennent régulièrement détruire leurs affaires, pourquoi ils sont remis à la rue, arrachés à leurs écoles, pourquoi leurs caravanes sont confisquées ou détruites. Combien d’enfants déscolarisés par ces expulsions à répétition ?

Le racisme ordinaire que déchaîne la stigmatisation des Roms par l’État provoque l’insupportable ! À Marseille, le 27 septembre, des « riverains » incendient un campement de Roms. Des solutions pérennes doivent être trouvées pour les sortir de la précarité. Et même si le gouvernement a fait un premier geste en élargissant la liste des métiers ouverts aux Roumains et aux Bulgares, cela ne suffit pas. Les mesures transitoires doivent être levées dès maintenant.

La cote de popularité de ce gouvernement est en chute libre, mais il choisit… de reculer encore. Ainsi, Valls abandonne le projet de lutte effective contre les contrôles au faciès par la délivrance d’un récépissé. Puis, il déclare que le droit de vote des résidents étrangers aux élections locales… peut attendre ! Ce que vient de confirmer F. Hollande.

Les mobilisations
se poursuivent

Pas question pour les militants, les syndicalistes, d’attendre les textes en préparation ! Il faut poursuivre sans relache la lutte pour l’égalité des droits.
Le 25 octobre, des travailleurs sans papiers de la restauration occupent un restaurant au Châtelet à Paris pour rappeler que leur situation n’est toujours pas réglée. Pire, les dossiers d’un certain nombre de grévistes de 2010 sont toujours bloqués et cela, malgré les accords obtenus à l’époque.

Le 27 octobre à Evry, ce sont les jeunes majeurs lycéens sans papiers et les anciens lycéens aujourd’hui régularisés qui s’associent, avec le soutien d’élus, de responsables politiques et de citoyens, pour lancer un appel au Président de la République pour la régularisation des jeunes majeurs scolarisés, de ceux l’ayant été et des mineurs isolés. 

Un peu partout en France, des rassemblements, débats, manifestations ont été organisés comme à Lyon ou à Tours et d’autres mobilisations sont prévues pour rappeler nos exigences comme le 20 novembre à l’occasion de l’anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfants ou le 18 décembre pour la Journée mondiale des droits du travailleur migrant et de sa famille.

Brigitte Cerf

L’appel d’Evry : http://www.educationsansfrontieres.org/article45073.html