La prochaine fois, car il y en aura une, il faut qu’il y en ait une, ne te fais pas avoir comme le 14 juin.
Tu es arrivé-e, comme quand tu vas manifester d’habitude,avec ton drapeau, tes autocollants, tes slogans bien huilés.
Sur le quai de la gare ou à la sortie des bus, l’ambiance est bonne, ça fait du bien de se retrouver à Paris et même si la colère est omniprésente contre la loi travail et tout le reste – chômage, conditions de travail, précarité, chasse aux sans papiers, état d’urgence … – on chante, on braille, on rigole, on casse la croûte. Et en plus il fait beau !
Changement de décor : les nuages de gaz lacrymogène commencent à s’accumuler, les tirs de grenades assourdissantes se font entendre, les huées montent, des visages ensanglantés remontent la rue, deux manifestants au sol… rapidement emmenés par les pompiers.
Et le long de la rue, vitrines cassées, abribus explosés, chaussée arrachée, slogans poétiques calligraphiés sur les façades : en gros de la casse plus ou moins gratuite, mais rien d’irréparable.
Quoi qu’il en soit, plus réparable que la casse systématique de l’hôpital public, de la recherche, de l’éducation nationale, des services publics en général.
Bien plus réparable que le code du travail vu par le Médef et le gouvernement qui transformera nos enfants et petits-enfants en héritiers de Germinal ou qui transformera la France comme dans la chanson en « Une république de gueux ».
Bien plus réparable que les manifestant-es matraqué-es, gazé-es, laissé-es sur le carreau par la police républicaine.
Bien plus réparable que la volonté d’interdire les manifestations, que le maintien de l’état d’urgence.
Alors, la prochaine fois, face aux violences policières, à la violence de l’état, pour te protéger, n’oublie pas ton foulard et tes lunettes.