Le gouvernement français vient de passer un cap. Alors que la population palestinienne de Gaza subit la terreur et les destructions des bombardements par Israël, le gouvernement français n’a toujours pas condamné ces bombardements aveugles ni la nécessité de protéger la population palestinienne. Et maintenant c’est l’expression de la solidarité à l’égard du peuple palestinien qu’il a décidé de faire taire.
Mercredi 12 mai le président de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) était mis en garde à vue suite à l’interdiction d’un rassemblement à Paris.
Le 13 mai le ministre de l’Intérieur a annoncé vouloir faire interdire toutes les manifestations en solidarité avec le peuple palestinien à Paris le samedi 15 mai.
Depuis des semaines, l’armée d’occupation harcèle les Palestiniens de Jérusalem. Cette même armée a pénétré dans les lieux saints (jusqu’à l’intérieur de la mosquée d’Al Aqsa) pour y tirer sur les fidèles. Elle a assuré la protection de centaines de militants racistes criant « mort aux arabes » à Jérusalem. Elle protège les colons armés qui agressent les Palestiniens menacés d’expulsion dans le quartier de Sheikh Jarrah et de Silwan.
En Cisjordanie la répression s’abat aussi sur la population : 10 morts ce 14 mai, assassinés par l’occupant. Les Palestiniens d’Israël quant à eux paient le prix d’un racisme institutionnel enraciné dans la société israélienne.
Ces faits n’ont suscité aucune condamnation de la France qui continue de renvoyer dos à dos l’oppresseur et l’opprimé, l’occupant et l’occupé. Cela ne fait qu’accroître la colère et la révolte.
L’AFPS est scandalisée par cette nouvelle décision du préfet de Paris sous ordre d’un ministre de l’Intérieur qui justifie cette interdiction par des supposés troubles à l’ordre public. Elle soutient le référé qui a été déposé contre l’interdiction de manifester. Ce sont les interdictions qui créent les troubles à l’ordre public et non l’inverse. Monsieur Darmanin joue les pyromanes. Il portera la responsabilité des dérapages qui pourraient advenir suite à cette interdiction.
Le 14 mai le ministre Darmanin en rajoute dans l’outrance laissant entendre que les manifestations en solidarité avec le peuple palestinien sont des manifestations antisémites. C’est scandaleux et indigne. Nous avons le droit de contester le régime israélien d’oppression et de domination sans être insultés et muselés. Nous avons le devoir de dénoncer les violations du droit international. La France a déjà été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme pour entrave à la liberté d’expression. Ces violations doivent cesser.
L’émotion est très forte et l’indignation doit pouvoir s’exprimer dans un cadre organisé. Réprimer systématiquement toute expression de solidarité à Paris voire dans d’autres villes est une tendance extrêmement dangereuse. Dans de nombreuses villes de France des manifestations se sont tenues depuis une semaine à l’appel de collectifs d’organisations. Toutes se sont passées sans le moindre incident. Des dizaines de rassemblements sont programmés samedi 15 mai. La solidarité avec le peuple palestinien s’exprimera malgré les défenseurs inconditionnels d’un État criminel.
Nous allons avec nos partenaires prendre des initiatives pour que le droit à manifester notre solidarité avec le peuple palestinien à Paris et partout en France soit restauré.
Le Bureau National de l’AFPS
Le 14 mai 2021