L’actualité de la semaine est chargée.
On assiste aujourd’hui à l’ouverture du forum économique mondial à Davos dont le thème pour cette année est « Créer un avenir commun dans un monde fracturé ».
Fracturé, on ne peut pas dire moins quand dans le même temps, Oxfam publie son rapport où il est précisé que 82 % des richesses produites dans le monde l’an passé bénéficient aux 1 % les plus riches alors que la situation n’a pas évolué pour les 50 % les plus pauvres.
Si il y a réellement la volonté de créer un avenir commun, c’est bien la question de la redistribution des richesses qui est en jeu.
Juste avant Davos, hier, Macron a fait le choix de réunir à Versailles le gotha économique mondial. Rolls-Royce, Coca-cola, Goldman Sachs, Facebook ou encore Google… C’est 140 patrons parmi les plus riches, dont certains sont en délicatesse avec la justice y compris en France, qui se sont donc retrouvés… à Versailles !
Y a pas mieux comme image pour symboliser le président-monarque absolu, le président des riches dont les mesures prises par son gouvernement depuis le début du mandat se font toutes à l’encontre des plus pauvres et des plus précaires.
Si l’on continue de dérouler l’actu, on peut évoquer la question des migrants et le discours scandaleux de Calais d’Emmanuel Macron, usant d’une posture ferme et rigoureuse, mettant en avant l’ordre républicain, pour nier les agissements inqualifiables des forces de l’ordre. Discours et politique scandaleuse à telle point que l’opposition se fait entendre à tous les niveaux, chez les associations de défense, chez les intellectuel-es et même au sein de sa propre majorité.
Actu de la semaine encore, l’ouverture de Parcousup, hier. Nouveau dispositif qui acte la généralisation du caractère sélectif de l’enseignement supérieur.
Et sans développer plus sur les questions éduc parce que Véro le fera,ce sont encore les élèves issus des classes populaires qui paieront le prix de cette réforme.
La logique est la même pour tous les niveaux d’enseignement. Ce qui se prépare à la maternelle va dans le même sens. Globalement, la démocratisation n’est pas de mise avec ce gouvernement.
Dans la fonction publique, les étrennes de 2018, c’est le gel de PPCR après celui du point d’indice, c’est le retour de la journée de carence. Avec en prime une volonté de réorganiser les services publics, en externalisant, en privatisant, le tout ayant pour objectif affiché une baisse drastique des dépenses publiques et des suppressions massives de postes de fonctionnaires et en conséquence une dégradation importante des services aux usager-es.
Tous ces exemples sont des marqueurs d’une politique qui va dans le même sens, au profit des plus grands, et au détriment des plus petits. Et la voie est terriblement facile quand l’opposition quelle qu’elle soit, politique, associative ou syndicale fait preuve d’une profonde division parce que fragilisée par le poids des défaites sociales qui se sont succédé.
Nous avons pourtant une tâche immense face aux régressions en cours. Et pour déconstruire la politique gouvernementale, que ce soit sur les questions éducatives, que ce soit sur les questions de fonction publique et sur de questions de société, nous devons continuer à construire les mobilisations pour dénoncer les projets en cours.
En cela ce qui se passe au niveau éduc mériterait d’être mis en cohérence.
Et la décision de l’intersyndicale FP d’hier qui n’a pas encore abouti à une date ferme mériterait pourtant d’être connue afin de la faire vivre au plus vite auprès de nos collègues des différents secteurs.
Pour autant, nous ne pouvons en rester là. Il nous semble à l’EE qu’il y a urgence à reprendre la main dans l’opinion et à porter publiquement et le plus largement possible ce que nous défendons comme projet pour une société plus juste et plus égalitaire.
Au-delà des grèves et manifestations à venir, il y a nécessité de trouver les formes pour une expression publique, de type forum social, états généraux pour opposer à la politique gouvernementale d’autres propositions, d »autres choix de société.