Les primaires de la droite ont quasiment accouché de leurs résultats. Et la seule satisfaction qu’on peut en tirer concerne l’élimination directe de Sarkozy, avec une défaite sans appel.
Pour le reste, pas de quoi se réjouir… Le programme du presque certain candidat de la droite libérale et conservatrice aux élections présidentielles ne laisse pas rêveuse :
- des attaques contre les consommateurs avec la hausse de la TVA, des attaques contre les travailleurs avec la fin des 35 heures, contre les travailleurs privés d’emplois avec la dégressivité des allocations chômage (et celles et ceux qui ont vu « Moi, Daniel Blake » ont pu avoir une illustration directe de ce que cela génère comme misère sociale et comme pauvreté), des attaques contre les services publics avec la suppression de 500 000 postes de fonctionnaires, contre l’environnement avec la prolongation de la durée d’exploitation des centrales nucléaires, etc.
- un programme conservateur sur les questions de société avec l’interdiction de l’adoption pour les coupes homosexuels, et une PMA réservée aux couples hétéro, par exemple.
Bref. Quelle que soit la tonalité de la campagne à venir, quel-les que soient les candidat-es en lice, à l’extrême-droite, à droite ou à gauche, il est de notre responsabilité comme celle de toutes les organisations syndicales de transformation sociale de garder une ligne offensive et de combattre, de continuer à combattre, les inégalités et les discriminations, de défendre les libertés individuelles et collectives, que cela concerne l’accueil ou la défense des migrant-es, la bataille contre l’extrême-droite et ses idées ; que cela concerne la répression du mouvement syndical qui se poursuit ou la question des libertés publiques avec par exemple la mise en place du super fichier unique ; que cela concerne bien évidemment la question des services publics ou celle plus particulière du champ de l’éducation.
Tout cela est de notre responsabilité, de celle de toutes les organisations syndicales de transformation sociale, de la responsabilité de toutes celles et tous ceux qui sont prêts à se mobiliser pour défendre les droits des salarié-es sans en rabattre.
Et cela n’est pas une mince affaire dans la période. Parce que le prétendument gouvernement socialiste n’a pas fait dans la dentelle : les politiques d’austérité se sont succédé années après années. Pareil pour les mesures régressives et anti-sociales, avec en tout dernier lieu la loi travail, qui amènent un déclassement des populations les moins aisées. Et le risque comme ici ou là, de votes populistes pour toute réponse aux politiques néolibérales menées.
Que ce soit à court, moyen ou plus long terme, la vigilance et la réaction sont de mise.
Parce que ne pas réagir, c’est laisser la place aux discours racistes face aux migrantes et migrants qui arrivent dans nos villes et sur nos territoires, c’est laisser se développer – avec la énième prolongation de l’état d’urgence – le développement de mesures sécuritaires, la volonté comme à travers les manifs de policiers de prôner une justice toujours plus répressive.
Nous devons, avec d’autres, continuer à informer et à lutter ; pour ne pas assister impuissants à ce jeu de massacre du moins-disant social.
Nous devons promouvoir les valeurs progressistes défendues par notre syndicalisme en matière d’emploi, de protection sociale, de droit du travail, de finances publiques, etc. Et il faut être lucide. Ce qui est négocié a minima en ce moment ne garantit aucune protection pour l’avenir.
La période n’est certes pas des plus faciles. Mais tout cela est aussi de notre responsabilité.
Dans l’éduc, pour répondre aux provocations des candidats à la candidature mais aussi aux propos infondés de la ministre en titre. Pour la défense des services publics et de ses agents, en se disant que le 29 novembre ne doit pas être une fin en soi. Dans le cadre interpro, en essayant de préserver ce qui reste de l’unité de ce printemps.
Dans tous les secteurs qui nous concernent, soyons à l’initiative, répondons aux sollicitations, parce que seuls, nous n’arriverons pas à grand-chose. Informons, débattons. Mais ne laissons pas faire sans réagir. La résistance pour l’après-élection, c’est maintenant qu’il faut la construire.